| Ce fut le 5 juillet 1855 qu'eut lieu, à la salle des Folies-Marigny, aux Champs-Élysées, l'ouverture des Bouffes Parisiens, dont le privilège venait d'être accordé à Offenbach, alors chef d'orchestre du Théâtre Français. Le répertoire de ce nouveau théâtre devait se composer « d'opérettes à trois personnages au plus, de saynettes, de pantomimes et d'arlequinades ». Le prologue fut écrit par Méry sous le titre : Entrez, messieurs, mesdames ! Offenbach en composa la musique. Deux opérettes, également d'Offenbach : La Nuit Blanche et Les Deux Aveugles, et une pantomime, Arlequin Barbier, complétaient le spectacle de cette première représentation.
Mais Les Bouffes Parisiens se trouvèrent bientôt à l'étroit dans leur petite salle des Champs-Élysées qu'on appelait salle Laraze et vinrent s'installer dans le théâtre que le physicien Comte avait fait construire en 1826 dans le passage Choiseul, et dont la façade donnait sur la rue Monsigny. Ce théâtre, ouvert le 25 janvier 1827, sous le nom de « Théâtre de Jeunes Elèves » par Louis Comte, prestidigitateur et ventriloque renommé, dont le but, atteint, était de faire jouer la comédie par des enfants de l'âge de 5 ans jusqu'à douze et quatorze ans.
Un décret de 1846 interdit aux directeurs d'engager des enfants de moins de quinze ans. Comte fut très atteint par ce décret et il continua de faire jouer des pièces enfantines par des artistes plus âgés ; la prospérité de son théâtre déclina visiblement et il le céda à Lefebvre.
Offenbach, en succédant à ce dernier, obtint un nouveau privilège permettant aux Bouffes Parisiens de jouer de véritables petits opéras-comiques. La salle agrandie, dorée et décorée, il inaugura sa direction le 29 décembre 1855, avec Ba-ta-Klan, paroles de Ludovic Halévy, Les Statues de l'Alcade et Sur un Volcan. Depuis Offenbach, l'opérette a triomphé aux Bouffes Parisiens. |
|