Le Directeur de l'Op?ra commande tout - ma?tre apr?s Dieu ? bord de son vaisseau - en principe. il peut tout.
En v?rit?, cela devrait ressortir ? travers les m?andres de cette histoire, il ne petit pas grand chose...
Son autorit?, son habit, qu'il ne quitte jamais, sa canne et son chapeau haut de forme, ne sont sans doute que les accessoires de son r?le. Mais il a du courage - qui reste. tous comptes faits, la seule vertu - il reconstruit le monde tous les matins, quitte ? le voir s'effondrer tous les soirs avec une certaine na?vet? de petit gar?on, qui est probablement un de ses charmes (et je me demande parfois s'il n'en abuse pas).
II pense qu'il faut toujours tenter quelque chose et qu'en somme, le destin est distrait.
Vous sommes tous les metteurs en sc?ne omnipotents et inop?rants, la plupart du temps, d'un op?ra intime : notre vie.
II n'y que les m?tiers de vrais, et eux, on peut tenter de les r?ussir. Pour le reste, comme lui dit son fid?le et inqui?tant comptable Impossibile : " Vos vies sont un peu incoh?rentes, mais cela n'a pas d'importance, nous ne les jouons jamais en sc?ne ".
Quand nous faisons le bilan. nous nous retrouvons tous un peu seuls. C'est le destin de l'homme. Mais il faut essayer de bien monter
Parsifal ou
Dom Juan, quitte ? n'?tre dans la vie qu'une sorte de Sganarelle. Cela ne regarde et n'int?resse personne. Seul l'Op?ra le vrai, reste, en fin de compte.
L'art enterre tout le monde. Et qu'est-ce quee cela peut bien nous faire que Moli?re ait ?t? un mari tromp?, et Racine vraisemblablement un salaud ?
Jean ANOUILH