Fred Kiriloff par lui même :
« Je suis sorti de l'amphore de Ganymède le 16 février 1928 à Paris à 22 heures et je suis tombé dans la balance.
Dans un plateau il y avait un théâtre, et dans l'autre plateau, en vrac, de la musique et des bruits, de quoi faire les décors sonores de 900 spectacles.
À quatre ans j'ai paru pour la première fois sur le théâtre et ce assez régulièrement jusqu'à 20 ans.
À 20 ans je suis rentré grâce à Roger Harth en coulisses et le décor sonore fut ma manne (théâtrale).
J'ai eu le bonheur de travailler avec Rouleau, Peter Brook, Visconti, Mercure, Jean-Marie Serreau, François Maistre, Le Poulain, Jean-Pierre Grenier, des dizaines et des dizaines d'autres.
La liste exhaustive serait trop longue et je ne parle que de mes phares, de ceux dont la science théâtrale m'a formé... et que je remercie.
Et puis coup de théâtre ( mais en ce qui me concerne, on ne peut parler que de coup de théâtre ) donc il y a trois ans, coup de théâtre, on tire le décorateur sonore de force de ses coulisses et on le précipite sur le théâtre.
Il sort du chapeau de l'Arlequin prestidigitateur Francis Perrin, et depuis il joue, il joue, il joue et il est sûr qu'il ne s'arrêtera plus de jouer.
Sur les deux plateaux de la Balance il y a toujours, dans l'un, le théâtre avec le jeune acteur Kiriloff sur la scène et, dans l'autre plateau, toujours en vrac un tas de musiques et de bruits de quoi faire encore les décors sonores de 900 spectacles dont le vieux bonhomme de théâtre Kiriloff ne cesse de faire ses délices.
Dis-moi petit Janus, t'a-t-on jeté par erreur avec moi dans la balance ? »
Fred Kiriloff par Armelle Héliot:
avec son aimable autorisation
Fred Kiriloff : pionnier au théâtre, magicien du son
Il venait de la radio et connaissait tous les secrets des micros et des bruitages. Au théâtre, il fut l'un des premiers à orchestrer le son, bien avant l'informatique. Connu du grand public car il était l'un des piliers de l'émission Au théâtre ce soir, il en avait conçu l'excellent site. Il s'est éteint samedi. Dans la semaine, il avait fait don de toutes ses archives à l'Association de la Régie Théâtrale.
Difficile de parler de Fred Kiiriloff sans employer le mot : « pionnier ». C'était un homme curieux de tout et très inventif que l'on rencontrait souvent au théâtre depuis qu'il ne travaillait plus systématiquement pour les spectacles.
Né le 16 février 1928, il avait fait ses classes d'ingénieur du son à la radio et avait notamment travaillé avec Etienne Bierry qui, lui aussi, avant d'être le grand homme de théâtre que l'on sait, avait fait les beaux jours de la jeune station Europe N°1 en émissions très amusantes, très populaires, très innovantes.
Depuis plus de soixante ans, Fred Kiriloff était passé du côté du théâtre et avait mis tout son savoir, son esprit d'invention, sa compréhension profonde des oeuvres, des metteurs en scène, au service de spectacles mémorables.
Vous trouverez sur les sites de l'Association de la Régie Théâtrale que préside Danielle Mathieu-Bouillon et des Archives du spectacle, la liste des productions auxquelles Fred Kiriloff a participé.
De L'Histoire du Docteur Faustus au Théâtre de l'Œuvre en 1952, jusqu'aux Pensées secrètes au Montparnasse, Fred Kiriloff aura travaillé sur près de 1200 productions dans les théâtres.
Jean Le Poulain, Raymond Rouleau, François Billetdoux, Jean Anouilh, Roland Piétri, Jean Darnel, Pierre Mondy, Michel Fagadau, Andreas Voutsinas, Francis Perrin, Jean-Loup Dabadie, Bernard Murat, très nombreux sont les metteurs en scène à avoir travaillé avec Fred Kiriloff, artiste doublé d'un ingénieur inventif.
Parmi les grandes pages de l'histoire du théâtre auxquelles il a contribué, citons en 1954 au Théâtre Hébertot, La Condition humaine d'André Malraux dans une mise en scène de Marcelle Tassencourt et qui fut un événement extraordinaire, du point de vue du travail à grand spectacle de Fred Kiriloff.
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La Condition humaine d' André Malraux
Dessin de François Ganeau dédicacé à Fred Kiriloff
Don de F. Kiriloff
Collectioin A.R.T.
Citons aussi ces grands metteurs en scène qui n'auraient pas voulu d'autre collaborateur. La mémorable production de Dommage qu'elle soit une putain de John Ford dans une mise en scène de Luchino Visconti qui dirigeait deux jeunes interprètes exceptionnels : Romy Schneider et Alain Delon. C'était en 1961.
Citons encore, quelques années auparavant, avec les belles Jeanne Moreau et Monique Mélinand ( elle aussi récemment disparue ) La Chatte sur un toît brûlant de Tennessee Williams dans une mise en scène de Peter Brook au Théâtre Antoine. C'était en 1956.

La Chatte sur un toit brûlant de Tennessee Williams
Maquette originale de l'affiche
Collection A.R.T.
Mais c'est sans doute avec Au Théâtre ce soir que Fred Kiriloff se sera le plus amusé et chaque samedi soir, le grand public entendait son nom dans le générique traditionnellement donné à haute voix par les comédiens.

L" Équipe d' Au Théâtre ce soir
De Gauche à Droite :
Fred KIRILOFF, illustrations sonores - Lucien BILLARD, directeur de la photographie - Donald CARDWELL - Pierre SABBAGH - Edouard SANDERSON, régisseur général - Yvette BOUSSARD, scripte - Roger HARTH - Guy MAUPLOT, assistant réalisateur.
( illustration http://kiriloff.free.fr/ )
On parlait alors de « réalisation sonore », d' « illustration sonore ». Mais c'était du grand art et un art que Fred Kiriloff a développé. Les grands artistes du son d'aujourd'hui lui doivent énormément.
Il avait commencé avec les bandes que l'on colle... et travaillait avec les plus sophistiqués des supports.
Et cet homme très cultivé et très spirituel avait suivi toutes les évolutions techniques.
En témoigne d'ailleurs son intelligence « informatique ». Qu'il mit notamment au service de la mémoire de Au Théâtre ce soir.
Fred Kiriloff avait conçu l'excellent site de l'émission, une source d'information très précieuse pour ceux qui aiment le théâtre. Il avait construit le site avec son ami Jean-Jacques Bricaire, lui aussi récemment disparu.
Avec la disparition de Fred Kiriloff, c'est une page qui se tourne, un homme de mémoire, précis, précieux qui s'éfface.
Mais, ainsi que nous l'avons écrit en commençant ce bref hommage, il avait, quelques jours avant de s'éteindre, donné ses archives à l'Association de la Régie Théâtrale dont le siège est à la Bibliothèque Historique de la Ville de Paris.
Un mot encore, pour, au passage, saluer Jean Derens, qui fut le très grand conservateur de la Bibliothèque Historique de la Ville de Paris, fit des expositions très intéressantes pour mieux faire connaître cette précieuse institution de la Ville de Paris, et qui, lui aussi, s'est éteint, il y a une dizaine de jours.

Jacques Hébertot et « La Condition théâtrale »
Dessin de Sennep
Collections A.R.T.
Fred Kiriloff par Jacques Hébertot :
« Fred Kiriloff est inévitable.
Au théâtre, on l'appelle Kiki. Même barricadé derrière ses haut-parleurs et ses magnétophones, on sait toujours qu'il est là car sa petite voix du nez se mélange à tous les bruits des bandes magnétiques dont elle semble faire partie.
Il a inventé ce que certains appellent la stéréophonie, d'autres la sonorisation, sans savoir d'ailleurs exactement ce que signifient ces termes.
On ne peut imaginer un spectacle sans lui.
S'il est le seul, cela veut dire qu'il est le meilleur et c'est vrai qu'il est le meilleur. Il a été le premier, en tout cas, à apporter au théâtre un élément nouveau, de simplification et de perfection qui a remplacé ce que nous appelions autrefois les bruits de scène.
Nous nous le prêtons très volontiers d'un théâtre à l'autre car il est également aimé dans les lieux de son travail, mais il n'accepte pas de travailler partout.
Ce qui plaît peut-être par dessus tout, c'est la fantaisie qu'il met dans son travail, cette espèce de virtuosité avec laquelle il manie ses appareils qui semblent s'apparenter aux trucs, aux mystères, à nos féeries du théâtre.
Je vous remercie de m'avoir demandé de vous présenter ce charmant feu-follet. »
Fred Kiriloff par Jean-Claude Brialy :
« Voilà trente ans je rencontrais Kiki, et sa bande : Roger, Jacques, Jackie et Robert. Le mot de passe : le rire, les passions, le théâtre et le cinéma ; la faiblesse : l'amitié. Non pas ces embrassades vides et hypocrites, non pas ces rendez-vous manqués et oubliés mais une fidélité affectueuse et tendre.
Fred aurait dû être primé à tous les concours Lépine, il invente sans cesse comme chez Disney avec génie et poésie. Il a un pied sur terre et l'autre dans la lune mais son regard vif et curieux photographie tous les détails qui n'ont l'air de rien et qui font la vie.
Pareil au Capitaine Némo dans son sous-marin, Fred nage au milieu de ses bandes, magnétophones, haut-parleurs et fils qui le relient aux voix présentes ou passées, aux soupirs profonds ou légers, à la musique familière de l'existence, aux bruits baroques des éléments. Il sait tout faire : le tonnerre, la pluie, un baiser, une porte ouverte ou fermée, une automobile, un train, un cheval, et le silence si rare et si présent. Agile et malin comme un petit singe, il court, se balance de branche en branche, d'antenne à antenne...
Fred KIRILOFF invente les oiseaux, le vent ou la pluie, c'est un enchanteur ; c'est aussi un étudiant qui passe éternellement son examen, celui du travail bien fait avec en plus l'amour et l'amitié. »
Fred Kiriloff par Catherine Salviat :


Catherine Salviat
Sociétaire honoraire de la Comédie-Française
(photo DR)
Discours de Danielle Mathieu-Bouillon
prononcé le mardi 8 juin 2004,
lors de la remise des insignes
de Chevalier dans l'Ordre National du Mérite
à Fred KIRILOFF
à la Bibliothèque historique de la ville de Paris
en présence de Monsieur Jean-Jacques Aillagon, ancien Ministre de la Culture,
lequel venait de remettre à Serge Bouillon, les insignes de Chevalier de la Légion d'Honneur
Monsieur le Ministre, Mesdames et Messieurs, chers amis,
Quand Molière avait besoin de musique, il appelait Lulli,
Pour donner vie à la pluie, au vent, à la grêle, au tonnerre, pour le galop d’un cheval, l’arrivée d’un train, pour les vaisselles cassées de tant de comédies bourgeoises, de l’ aboiement du chien au hululement nocturne d’une chouette, les théâtres ont eu très longtemps, leurs bruiteurs.
Nous, depuis 50 ans, nous avons eu Fred Kiriloff !
Tout à l’heure, Serge (Bouillon) donnera, à ta demande, lecture d’un texte écrit par Jacques Hébertot, qui synthétise si bien ta carrière et ton talent que j’ai préféré le situer après mon propre discours, ne voulant pas mouiller tous mes pétards.
Pétards, amorces, que de fous rires occasionnés dans les manquements hasardeux de nuits festivalières, où Turelure devait achever Sygne de Coufontaines avec un coupe papier, faute du bruit du coup de feu.
Kiriloff a changé tout ça, il a été pionnier en cette matière, dont on lui a souvent attribué la paternité.
Est-ce la marque génétique d’une maman chanteuse, Paulette Franck, qui abandonna une carrière prometteuse pour t’élever seule et tendrement ?
Est-ce le souvenir d’un aïeul paternel, venu de Russie en France vers les années 1870, en même temps que Tchaïkovski, qui t’a entraîné vers la musique et le son ?
Dieu seul le sait.
Toujours est-il que de 1948 à 1998, date de ta retraite, tu as signé quelque 1400 réalisations sonores sur toutes les scènes de l’hexagone, voire au-delà, et que tu as été également l’auteur de la presque totalité des bandes sons de la célèbre émission de Pierre Sabbagh : au Théâtre ce soir.
Je vous épargnerai, rassurez vous, la liste exhaustive de toutes ces œuvres, car il ne faut pas lasser un auditoire, 1ère leçon du théâtre, mais je vais prendre l’occasion d’évoquer quelques souvenirs essentiels, qui toucheront, j’en suis sûre, beaucoup d’entre vous.
Au commencement de ta carrière, était la fée radio.
Joyeux farfadet né sous le signe du verseau, signe d’air et de communication, tu ne pouvais qu’être attiré par ces technologies auxquelles tu seras fidèle jusqu’en 1994 avec l’ami Pierre Belmarre.
En 1950, Étienne Bierry, grand homme de radio à l’époque et grand homme de théâtre aussi, t’incite, pour rendre service à des copains, à réaliser ta première réalisation sonore. C’est l’origine de l’une des rencontres essentielles de ton existence, celle de cet autre toi-même, Roger Harth, partenaire de carrière et de vie, complice et compagnon des joies et des peines durant les 33 années qui allaient suivre.
Tu trouvas de plus, outre celle du théâtre, une vraie famille, la famille Harth, dont la fidélité ne s’est jamais démentie, depuis que Roger nous a quittés.
Commence la brillante aventure des Mardis de l’œuvre, où sont présentées pour la première fois, grâce au joyeux duo que vous formez tous deux avec Jean Le Poulain, des œuvres de Marlowe, Ghelderode, Supervielle, jusqu’alors inédites en France.
La période bleue, comme aurait dit Le Poulain, se poursuit auprès de Roger Blin et de Jean-Marie Serreau dès la fondation du Théâtre de Babylone avec notamment des créations de Dubillard, Adamov, Boris Vian…
Le mouvement est lancé, il ne s’arrêtera plus pendant 50 années…
Tu vas collaborer avec les personnalités les plus importantes de l’époque. Je cite pour exemple Jean Cocteau. Tu travailleras dix années avec lui et réaliseras deux disques de poésie récompensés par deux grands prix.
Georges Delerue, alors débutant, compose, sur ton initiative, sa première musique de scène.
Pendant 22 ans, tu seras auprès de Jean Marchat et Marcel Herrand pour faire résonner des musique exaltantes pour le cœur et pour l’esprit, au Festival d’Angers,
Tu vas travailler avec les plus grands metteurs en scène de l’époque d’alors, Raymond Rouleau, Luchino Visconti, Peter Brook, Jean Mercure, Pierre Dux, Jean-Pierre Miquel…
Tu seras aussi le complice facétieux de bien des comédies, tant auprès de Gérard Oury, de Pierre Mondy, de Jean Poiret de Jacques Charron, que de Francis Perrin.
C’est Francis Perrin qui te fera franchir le pas de l’ombre des coulisses à la lumière du plateau.
À partir de 1983 Kiriloff va aussi « faire l’acteur » sur de nombreuses scènes parisiennes, dans des petits lieux de création, aux côtés d’un jeune débutant qui s’appelle Patrick Timsit, en tournée dans l’hexagone comme avec l’amie Marthe Mercadier, voire aux Amériques comme avec l’ami Georges Descrières…
Tu as été partout, dans les lieux de recherche et de création, dans les théâtres privés, les théâtres publics avec notamment 80 réalisations pour le compte de la Comédie Française, sans oublier celles effectuées pour l’Opéra.
Mais, je voudrais insister sur ta méthode de travail, tes qualités d’écoute, ton désir d’être présent aux répétitions, de ressentir ce que souhaite le metteur en scène et ce que tu vas lui proposer en puisant dans ta gigantesque mémoire sonore.
Car à mon avis, c’est là que réside le point le plus important de tes qualités et de ton originalité.
Cette faculté analogique de ton cerveau de reconstituer, comme à l’aide d’un orchestre absolu, l’univers sonore qui correspond le mieux à la pièce que tu vas servir.
Résultat de toute une vie passée à engranger, à écouter, à intégrer… Précieux collectionneur d’une phonothèque unique qui fascina d’abord notre ami Patrick Devaux.
Tu es aussi, mon cher Fred, depuis vingt ans, le Secrétaire général de l’Association de la Régie Théâtrale et à ce titre membre du jury du Prix du Brigadier.
Tu symbolises donc la mémoire de cette association, elle-même mémoire de l’éphémère fête théâtrale.
Est-ce donc surprenant de te voir entreprendre depuis 1998, avec le concours avisé, précieux, le plus souvent drôle et toujours amical de notre ami Jean-Jacques Bricaire, JJ ou Bribri pour les intimes, ( auteur dramatique et ancien directeur du Théâtre Marigny, lui aussi membre de l’ART ) de vous voir œuvrer sur la mémoire de l’émission au Théâtre ce soir, dont vous fûtes, tous deux, les chevilles ouvrières, directoriales et musicales.
411 émissions pour 416 titres de pièces diffusées dans la série télévisée de Pierre Sabbagh de 1966 à 1984.
« … Les décors sont de Roger Harth, les costumes de Donald Cardwell, la réalisation sonore de Fred Kiriloff. »
Autre raison chère à mon cœur, tu connais Serge depuis 1952, que d’aventures partagées !
Je ne résiste pas à l’envie de vous raconter une anecdote concernant le fameux montage de la pièce adaptée par Thierry Maulnier d’après l’œuvre de Malraux, La Condition humaine. La guerre de chine, vaste programme. Malraux, pas encore Ministre, mais tout auréolé de sa gloire, présent presque chaque jour… l’impression étrange comme me raconte Serge, d’avoir 3000 personnes derrrière-soi chaque fois qu’il lui adressait la parole… Bref la grande aventure. Il fallait une mitraillette, pour tirer dans le public que Serge alla quérir auprès du service des armées à Vincennes. Mais, pas possible de faire tirer à blanc pour n’avoir que le bruit car il fallait des balles en caoutchouc pour actionner le chargeur, et on risquait de tuer les spectateurs, ce qui fait toujours un peu désordre.
Serge fit bricoler un système, mais le bruit réel était tellement en décalage avec les autres sons, qu’il fallut y renoncer et adapter un arc électrique pour l’effet visuel, et le son Kiriloff, à l’aide d’ un petit haut parleur bidouillé dans la mitrailleuse. Ce qui donna à l’effet, sa crédibilité nécessaire..
Jacques Hébertot, dans son bureau directorial, au milieu de ces nuées de bruits guerriers, avions, bombardements, hurlements, recevait un appel téléphonique d’un ami qui, curieux, s’enquerrait de ce qu’il montait dans son théâtre.
Dans ce fond sonore assourdissant de guerre de Chine, Hébertot souriant suavement, répondit : « je monte une petite féérie… »
Qui a dit que le Théâtre n’était pas un monde magique ?
C’est pour toutes ces raisons et bien d’autres encore, mon cher Fred, toi qui es mon ami, presque mon frère, depuis bientôt 40 ans, que je suis heureuse et fière de te voir décoré de cette haute distinction que le Ministre a bien voulu solliciter pour toi.
Il a choisi le bleu de France, ta couleur préférée.
Fredéric Kiriloff, au nom du Président de la République, nous vous faisons Chevalier dans l’Ordre National du Mérite.
Danielle Mathieu-Bouillon