En 63, la santé de Marcel Aymé n’est guère florissante. On cherche tout nouveau médicament
susceptible de guérir ou d’atténuer sa myasthénie. Il meurt le 14 octobre 1967 d’un cancer du pancréas
ayant entraîné un œdème pulmonaire. Marie-Antoinette obtient, malgré les réticences des
autorités ecclésiastiques, des obsèques à Saint-Pierre de Montmartre. Il repose au cimetière
Saint-Vincent, devant Le Lapin agile.
Jean Anouilh écrit alors: « Sans légion d’honneur, sans jeune ministre ému, sans honneurs militaire
et sans brochette de vieillards déguisés, le plus grand écrivain français vient de mourir ».
Laissons la parole à Louis Nucera qui se souviendra dans Le Figaro du16 novembre 1996 :
« Du côté de Montmartre, des années 30 aux années 60, vivait un homme que les idéologies en vogue –
cet anticonformisme qui se croit courageux alors qu’il ne groupe que moutons et perroquets –
ne pervertissaient pas. Il y avait du paysan en lui, un paysans du temps où le bon sens
n’était pas impopulaire. Il ne consentait à aimer que ce qu’il aimait vraiment. Il lançait ses quatre
vérités sans céder aux concessions que dicte la prudence, sinon la peur, car le terrorisme intellectuel
ne date pas d’aujourd’hui ».