Association de lalogoRégie Théâtrale  

4

Le Conservatoire

Ancien professeur, comme Marcel Pagnol, Roger-Ferdinand rêvait du Conservatoire National d’Art Dramatique, et ne cachait pas son envie d’en être nommé Directeur, à la suite de Paul Abram. Mais il ne se doutait pas que sa candidature soulèverait une telle opposition. La plus importante venait du CRIF qui rappelait le livre publié pendant la guerre sur le cinéma et dans lequel Roger-Ferdinand écrivait des commentaires difficilement admissibles. Il s’en voulait d’ailleurs d’avoir tenu des propos qui manifestement dépassaient sa pensée. Jean Matthyssens, proche d’André Malraux et neveu de Jacques Jaujard, directeur général des Arts et Lettres, obtient de ces deux importants personnages suffisamment de compréhension pour que Roger-Ferdinand puisse être nommé au poste qu’il convoitait.

Ses dernières pièces refléteront toujours l’optimisme, comme son comportement dans la vie, et un véritable enthousiasme, tempéré toutefois par l’expérience. Il restera jusqu’au bout cet observateur amusé, un brin licencieux, sans cruauté mais sans œillères, d’une société aimable. Il a eu l’intelligence d’avoir su adapter sa fantaisie à la comédie de mœurs et de caractères. Son théâtre restera très humain, où le pittoresque et l’ironie font un écran brillant mais transparent à une tendresse indulgente.

On relèvera dans ses dernières productions La Troisième Femme en 1953 au Théâtre Fontaine. C’est l’histoire d’une femme belle, fougueuse et dynamique qui, entrant en bourrasque dans la vie d’un pantouflard, va bouleverser l’ordre bourgeois régnant jusqu’alors dans la famille. Les Croûlants se portent bien (Ex Pas d’âge pour l’amour) en 1959 au théâtre Michel, une histoire d’amour à travers trois générations. En 1960 au théâtre des Nouveautés Le Signe de Kikota satire de la psychanalyse. Et enfin en 1966 aux Variétés Une femme qui ne cache rien. Une jeune bourgeoise de province laisse traîner par étourderie une lettre d’amour dont le contenu va déclancher chez les bourgeois de la cité une série de situations cocasses.

Roger-Ferdinand et F. Mauriac
Roger-Ferdinand, Mme Courteline (au centre) et François Mauriac (à droite)
au moment des Croulants se portent bien

(photo DR)
Coll. part.

Le départ

C’est de son poste de Directeur du Conservatoire que Roger-Ferdinand, victime d’un malaise, est transporté à l’hôpital où il apprend qu’il est victime d’un cancer du poumon qui va l’emporter en quelques jours. Il s’éteint le 31 décembre 1967 et est ramené à Lozère, municipalité qui donne son nom à une rue voisine. Il est enterré à Saint-Lo qui avait déjà donné son nom au théâtre de la ville. Marcel Pagnol fit un discours académique en affirmant qu’il s’agissait du discours qu’il avait écrit pour recevoir Roger-Ferdinand à l’Académie Française, alors que jamais les académiciens n’avaient songé à faire appel à lui pour être des leurs. Roger-Ferdinand devenait ainsi le premier académicien à titre posthume. Mais chacun sait que Marcel Pagnol était un grand menteur, et qu’il avait le culte de l’amitié.

Roger-Ferdinand tenait à ce que son prénom de Roger devienne la première partie de son nom avec un trait d’union entre Roger et Ferdinand. Nous avons tenu à respecter ce souhait.


Roger-Ferdinand était :

Président de l’Union de la Confédération Internationale des Sociétés d’auteurs
Président du Comité Consultatif du Spectacle
Membre de la Commission Nationale de l’UNESCO
Membre du Comité Supérieur du Conservatoire et de la Comédie Française
Membre des Commissions de licence et de subvention au Ministère de l’Education Nationale
Membre de l’Académie de l’humour

Haut de page

retour suite
Table des matières

la mémoire du théâtre