Association de lalogoRégie Théâtrale  

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Extrait

Les J3
ou
la nouvelle école

 

ACTE PREMIER

On entend d'abord un roulement de tambour.

Puis le rideau se lève sur le décor d'un cabinet de proviseur dans un lycée de province. Ameublement officiel, sobre mais confortable. Une grande porte capitonnée, au centre, ouvre sur un couloir; une porte à droite communique avec le secrétariat. Le Proviseur est assis à son bureau. Il est correct et glacial. En face de lui, dans un fauteuil, M. Lamy, pharmacien.

Le Proviseur, qui appelle : Ledent !

Ledent, qui est apparu dans la porte : Monsieur le proviseur ?

Le Proviseur : Allez me chercher Lamy à la permanence.

Ledent : Qu'à cela ne tienne.

Et Ledent s'est éloigné.

M. Lamy : Vôtre décision est irrévocable, monsieur le proviseur ?

Le Proviseur : Absolument, monsieur Lamy.

M. Lamy : Vous ne pensez pas que de nouvelles sanctions seraient de nature à faire réfléchir Gabriel ?

Le Proviseur : Je suis las de les appliquer vainement. Je regrette.

M. Lamy : Rien n'y fait ?

Le Proviseur : Rien n'y fait.

M. Lamy : De qui peut-il tenir ?

Le Proviseur : Un cas. Il n'est pas le seul, hélas ! de son espèce.

M. Lamy : Et pourtant, vous me connaissez monsieur le proviseur ! Ma pharmacie a été fondée en 67 par mon grand-père, qui était un savant dans la partie.

Le Proviseur : Je sais.

M. Lamy : J'ai aussi un cousin dans les missions. L'oncle de ma femme avait rang d'ambassadeur. C'est vous dire que Gabriel a toujours eu sous les yeux, dans sa famille, des exemples rares et exaltants.

Le Proviseur : Dommage qu'il ne les ait pas suivis !

M. Lamy : J'oubliais un aïeul qui fut préfet sous l'Empire !

Le Proviseur : Mais moi-même je ne suis pas mieux loti que vous, monsieur Lamy. Mon propre fils, dans mon propre lycée, me joue les tours les plus pendables. Il découche.

M. Lamy : A dix-huit ans ?

Le Proviseur A dix-huit ans !

M. Lamy : Comment expliquez-vous ça?

Le Proviseur : Cette jeunesse ne connaît d'autre loi qne son bon plaisir. C'est tout

M. Lamy : Aurions-nous enfanté des monstres ?

Le Proviseur : Nous avons enfanté des monstres, aux yeux de qui nous faisons figure de vieilles barbes hilarantes.

M. Lamy de bonne foi : En quoi sommes-nous drôles?

Le Proviseur : Pour eux, nous appartenons à quelque époque antédiluvienne et sommes catalogués une fois pour toutes parmi les spécimens du Muséum.

M. Lamy : Y aurait-il un microbe dans l'air?

Le Proviseur : II y a un microbe dans l'air.

M. Lamy : Tuons-le !

Le Proviseur : Avec quelles armes ?

M. Lamy : Je suis son père, tout de même !

Le Proviseur : Pas sûr.

M. Lamy, interloqué : Comment « pas sûr »?

Le Proviseur : Votre fils dirait volontiers que ça n'est pas sûr, même s'il en était persuadé, ne serait-ce que par jeu, par défi, pour faire un mot. Le mien pareil.

M. Lamy : Ils en sont là ?

Le Proviseur : Ils en sont là.

M. Lamy : Tous?

Le Proviseur : Pas tous. Neuf sur dix, d'après mes statistiques.

M. Lamy : C'est gai !

Le Proviseur : C'est ainsi.

M. Lamy : Mais vous, monsieur le proviseur, avez pourtant sur ces jeunes gens de l'autorité ?

Le Proviseur : En apparence. En fait, aucune. Ils m'appellent Canard.

M. Lamy : Pourquoi ?

Le Proviseur : Parce que ça les amuse de faire « coin, coin » quand je passe dans les cours. Et encore avec moi, ils sont à peu près déférents. Voilà, monsieur Lamy, où nous en sommes aux approches de l'an 2000... Pensez que mon fils m'a dit à moi, hier encore : « Si tu laisses sortir Barbarin dimanche, il te rapportera un jambon et une caisse de Champagne... » Ça vous étonne ?

M. Lamy : Du tout. Gabriel m'a proposé une canadienne et du chocolat, contre un litre d'alcool à 90. Et il fallait que je donne cinq mille francs.

Le Proviseur : Qu'avez-vous répondu ?

M. Lamy : Et vous, pour le jambon ?

Le Proviseur, avec un geste d'impuissance : Que voulez-vous?...

M. Lamy, même geste : Moi aussi !

Le Proviseur : C'est effarant !... (On a frappé.) Entrez ! (Ledent a introduit Gabriel. C'est un grand jeune homme, plutôt sympathique, malgré son air un peu vadrouille. Il tient à la main un encrier attaché à une ficelle. L'autre main est dans la poche.) Approchez, Lamy !

Gabriel s'est avancé.

M. Lamy : Et la main dans la poche ?

Gabriel, qui sort le plus naturellement du monde un paquet de cigarettes et le tend à son père : La prochaine fois ce sera cent cinquante francs. Les cours ont monté.

M. Lamy, vexé : Plaît-il ?

Gabriel, simplement : À moins que tu ne veuilles faire échange contre un litre d'eau de Cologne ou une brosse à dents. Ça va dans les mêmes eaux. Tu me diras.

M. Lamy : Tu as fini, oui ?

Gabriel : C'est toi qui m'as demandé ! Je te donne la réponse !

M. Lamy : II n'est pas question de ça ici.

Gabriel : Tu m'as dit ce matin que tu n'avais plus rien à fumer ! Je croyais te faire plaisir. Excuse, (il reprend le paquet.) Je peux les placer ailleurs, va !

Le Proviseur, qui intervient brusquement : Je vous prie, Lamy, de bien vouloir adopter ici une autre attitude. Je ne. vous ai pas fait appeler, vous vous en doutez, pour vous entendre commenter les derniers cours...

M. Lamy : Et ta cravate, Gabriel ! Tu n'en mets plus ? Pourquoi ce débraillé ?

Gabriel : Parce qu'il fait chaud.

M. Lamy : Tu as de ces réflexions !

Gabriel : Je dis la vérité !

Le Proviseur, vivement : M. Lamy, J'ai été patient. Je vous ai donné de nombreux avertissements. Vous avez cru, bon de n'en tenir aucun compte. Vous saurez désormais qu'indulgence et faiblesse ne sont pas synonymes.

M. Lamy : Tu entends, Gabriel ? (Gabriel ne répond pas.) Réponds.

Gabriel : Oui.

M. Lamy : Est-ce une réponse, oui ?

Gabriel : Non.

M. Lamy : Alors ?

Gabriel : Qu'est-ce que tu veux que je dise ?

M. Lamy : Je ne sais pas, moi Exprime des regrets ! Demande pardon. Promets de réagir dans le bon sens. Témoigne au moins d'un peu de repentir ! Tu as une âme, j'espère ! (Gabriel, imperturbable, sort de sa poche un mouchoir attaché à d'autres mouchoirs.) Rentre ta natte. On ne te demande pas de pleurer !

Gabriel : C'est un nœud que j'avais fait pour me rappeler un rendez-vous.

M. Lamy : Quel rendez-vous ?

Gabriel : C'est personnel.

M. Lamy : Vous entendez ça ?

Le Proviseur : Mais je n'entends que ça, monsieur Lamy ! Ils sont tous comme ça. Affaires, cinéma, femmes...

Gabriel : Oh ! ça !

Le Proviseur : En dernier ?

Gabriel : Je ne dis pas que là-dessus je ne suis pas comme tout le monde, mais de là à m'emballer... halte !

Le Proviseur, qui l'arrête : Je vous prie, monsieur...

M. Lamy : Où te crois-tu donc, Gabriel ?...

Le Proviseur, à M. Lamy : II s'agirait donc de quelque sentiment pur qui ne serait, en somme, qu'une manifestation printanière de l'adolescence, le mal ne serait pas sans remède.

M. Lamy : Bien sur. Nous avons tous connu ça...

Le Proviseur qui le coupe : Pas moi. Mais admettons. Mais ce n'est pas cela. Il n'y a pas place chez ces messieurs pour un sentiment pareil. Ils rougiraient d'une telle faiblesse... n'est-ce pas, Lamy ? :

Gabriel machinal : Oh ! non. Pas à ce point-là. Mais, enfin, je n'y attache personnellement que l'importance que ça. On n'a malheureusement pas le temps pour tout.

Le Proviseur : Je vous prie.

M. Lamy : Tu n'as pas honte ?

Gabriel : De quoi ?

M. Lamy, qui s'emporte : Mais de la façon ahurissante avec laquelle tu réponds aux observations de M. le proviseur ! Mais de ta mine, de tes gestes, de tes silences, mais de tout, Gabriel, de l'énormité de ton langage et de tes attitudes, de ton œil qui rit, de ta bouche qui se moque, de ta ficelle que tu balades comme un pendule, malgré le drame où nous sommes... Gabriel !...

Le Proviseur : Je vous l'ai dit, monsieur Lamy, ces jeunes gens ont, devant nous, cet étonnement que nous éprouvons devant le diplodocus. Ne cherchez pas plus loin.

Gabriel, amusé : N'exagérons rien !

Le Proviseur : Pour eux nous avons cinq cents ans... N'est-ce pas, Lamy ?

Gabriel : C'est beaucoup quand même.

Le Proviseur : Disons deux cent cinquante.

Gabriel rit.

M. Lamy : Et tu ris !... Car il rit ! Pense à ta mère, que diable !

Gabriel : Maman n'a rien à voir là-dedans !

M. Lamy : Tu seras père un jour.

Gabriel : Tout peut arriver, bien sûr.

M. Lamy : Que penserais-tu d'un fils qui te ressemblerait ?

Gabriel : II me semble que je serais content, mais, enfin, il faut être dans le coup pour dire.

Le Proviseur : Vous voyez bien qu'il n'y a rien à en faire !

M. Lamy : Mais où as-tu appris ces manières, Gabriel ? Est-ce au cinéma ?

Gabriel : Tout le monde y va

M. Lamy : À ton âge, je ne traînais pas dans les salles obscures. J'avais déjà commencé ma pharmacie. Cinq ans après, je succédais à ton grand-père, lui-même docteur dans la partie, et ça n'est vraiment pas la peine d'avoir été fondés en 1854 pour en arriver là !

Gabriel : Où ?

M. Lamy, avec emportement : Comment où ? Mais à te voir expulsé d'un lycée, après deux échecs au baccalauréat, alors que tu as un oncle auditeur au Conseil d'État à l'âge de moins de trente-cinq ans et que l'exemple du travail et du dévouement t'a toujours été prodigué, ne serait-ce que par Monseigneur, le cadet de ta maman.

Gabriel, qui ne s'est à aucun moment départi de son calme : Je n'ai jamais rien reproché à ma famille.

M. Lamy : Beau dommage, après ce qu'elle a fait pour toi.

Gabriel : Si j'ai été recalé deux fois, je sais bien que ce n'est la faute de personne.

Le Proviseur, menaçant : Permettez, monsieur, la vôtre. Si, au lieu de lasser M. Follain, notre professeur de philosophie, à un point tel qu'il a dû se résigner à demander son changement, si son successeur s'en est allé, après trois jours d'épreuves, pour échapper aux tyrannies sauvages d'énergumènes dont vous avez été, monsieur, le meneur...

M. Lamy, les bras au ciel : Mon fils, Un meneur !

Le Proviseur : Et. ce n'est pas tout, monsieur Lamy.

M. Lamy : Bois la honte, Gabriel !

Le proviseur, qui sort d'un tiroir un paquet de lettres.

Ces lettres m'ont été remises par Mme la directrice du collège de jeunes filles. Des épîtres édifiantes adressées chaque semaine, sous le manteau, à une enfant de seize ans qui n'a même pas sa première partie de baccalauréat. (À Gabriel ) Elles sont de vous, n'est-ce pas, Lamy ?

Gabriel : Oui, monsieur le proviseur.

M. Lamy : Ainsi, tu écris des lettres par-dessus le marché ? Et à une jeune fille?... Malgré un deux en physique? Qui est cette jeune fille? Gabriel, je veux savoir.

Le Proviseur : Vous avez aussi l'adresse, monsieur Lamy, sur l'enveloppe.

M. Lamy, qui lit : Mlle Thominet. Qui est cette Thominet? Thominet... Gros et demi-gros ? Elles sont trois. Laquelle?

Gabriel : Ginette, la cadette.

M. Lamy : Qui plus est, la cadette. Es-tu fou, Gabriel ? Si c'est cela, dis-le. Je paierai la pension à l'asile. Tu es fou?

Gabriel : Peut-être !

M. Lamy : Tu ne le sais même pas ? Pas plus que tu ne sais ton programme d'examen. En somme, tu ne sais rien. Et où l'as-tu connue ?

Gabriel : L'an dernier, à la communion de Germaine.

M. Lamy : Et qu'est-ce qui t'a pris ce jour-là?

Gabriel, le plus naturellement du monde : Elle m'avait proposé des conserves et un peu de vrai café si je lui trouvais du tissu. Et comme j'étais en rapports avec un ami dans la nouveauté, on est entré en affaires. C'est même pour ça qu'on en boit à la maison. Maman, d'ailleurs, est au courant.

M. Lamy : Ne t'en va pas mêler ta mère à tout cela, je te prie, et dis-moi, oui ou non, si tu veux être pharmacien.

Gabriel : Non.

M. Lamy : Et pourquoi non ?

Gabriel : Parce que j'aime la vie au grand air !

M. Lamy : Tu veux être valet de ferme, sans doute ? Tu sais pourtant fort bien que tu n'entends rien au cheptel pas plus qu'aux céréales.

Gabriel : Je voudrais surtout être marin. Dès que je vois un bateau, ça me met en l'air, ça n'est pas ma faute. Je n'ai jamais pu comprendre qu'alors que le monde est si grand, on puisse passer sa vie dans les bocaux, place Gambetta, mais, quand le bateau quitte le quai, j'ai envie de faire un bond et de le rattraper à la nage. J'ai peut-être tort.

M. Lamy : Mais, malheureux, on n'a pas besoin d'aller chercher fortune aux îles du Cap-Vert quand on n'a d'autre mal que celui de prendre la suite de son père, en plein centre de la ville, dans un laboratoire d'analyses.

Gabriel : Je ne dis pas. Mais ça n'empêche pas que quand on ôte la passerelle, je me dis : « A quand mon tour?... » Et je l'aurai !

M. Lamy, au Proviseur : Que faisons-nous de lui, monsieur le proviseur ?

Le Proviseur : Voyez si quelque établissement veut bien prendre la charge d'un jeune homme dont les dispositions fâcheuses sont, pour notre maison, un élément de perturbation.

M. Lamy, consterné : Ainsi, tu as un oncle dignitaire de l'Église, ta tante expose au Salon des artistes normands, ta grand'mère a remporté jadis un deuxième prix de piano au Conservatoire de Caen, je suis moi-même lauréat de l'Institut, et tout cela pour m'entendre dire un jour que mon fils est chassé du lycée de ma ville !

Gabriel : Remarque qu'il est possible que la vie de marin ne soit pas aussi belle que je l'imagine, mais qu'est-ce que ta veux, moi, un bateau!...

M. Lamy, net : Assez de bateaux, Gabriel !

Gabriel : Même un cotre à moteur, ou un voilier, avec soi à la barre, quand la mer cogne de partout... hein?

M. Lamy : Je voudrais t'y voir !

Gabriel : Moi aussi. Et, dans tous les cas, en embarquant, même comme mousse, je ne ferai de mal à personne qu'à moi-même tout au plus.

M. Lamy, avec emphase : Mais toi-même, Gabriel, c'est moi-même ! C'est ta famille ! C'est M. le proviseur responsable de votre avenir à tous et à qui tu dois une éternelle reconnaissance ! Tu oublies qu'il se prive de vacances pour assurer la préparation au bachot: d'octobre ? À toi et à tes pareils !

Gabriel : Je reconnais qu'on serait tous mieux au bord de la mer, surtout par une chaleur pareille.

M. Lamy : Si c'est là tout ce que tu sais répondre, va-t-en !.. Laisse ton père.

Gabriel : Qu'est-ce que je fais pour les cigarettes? Ça t'intéresse?

M. Lamy : Non.

Gabriel : Alors, rends-les-moi. Mais je te préviens que ça devient de plus en plus dur... (À son père qui cherche ) Tu les as mises dans ta poche de veston... à droite. (Au moment où son père va les lui remettre.) Et puis, tiens, je t'en fais cadeau. Je sais que ça te priverait... (Le père hésite.) Prends donc, papa. Je te dois bien ça quand même. (Un temps.) Je m'en vais?

Le Proviseur, qui a continué à dépouiller les lettres : Une seconde, Lamy. J'ai une ou deux questions à vous poser. Vous permettez?

Gabriel : Je vous en prie, monsieur le Proviseur.

Le Proviseur : Votre cynisme a au moins un mérite, celui de la franchise.

M. Lamy : Pour ça, il a toujours été franc, il faut le reconnaître.

Le Proviseur : La correspondance que j'ai là, sous les yeux, me révèle des faits d'une extrême gravité. Je ne vous demanderai pas les clés de ce langage chiffré dont elle est émaillée et aussi le sens de certains mots que l'Académie n'a pas consacrés. Je n'appartiens pas au milieu et m'excuse de mon ignorance. Puis-je savoir toutefois qui est Fil de Fer ? (Gabriel ne répond pas.) Est-ce vous ?

Gabriel : Non, monsieur le proviseur. (Un léger temps.) Élastique.

Le Proviseur : Plaît-il?

Gabriel : Puisque vous avez les lettres entre les mains, je ne veux pas risquer de compromettre un camarade. Je suis Élastique. Partout où Élastique est en cause, c'est moi. Pas Fil de Fer.

Le Proviseur : Qui est-ce ?

Gabriel : Je ne peux pas vous dire, monsieur le proviseur.

Le Proviseur : C'est un code secret ?

Gabriel : Oui, monsieur le proviseur.

Le Proviseur : Et. c'est vous le chef de la bande?

Gabriel : Nous n'avons pas encore d'organisation spéciale.

Le Proviseur : C'est ce que nous allons voir. Et je ne suis pas fâché, monsieur Lamy, que vous assistiez à ce déballage. (Il appelle.) Ledent ! (Mais c'est Chaminet qui entre.) Une minute, monsieur Chaminet. Je suis occupé. Qu'est-ce que c'est?

M. Chaminet, avec précaution : Excusez-moi, monsieur le proviseur, mais notre réunion est bien prévue pour jeudi, n'est-ce pas ?

Le Proviseur : Mercredi.

M. Chaminet : C'est. donc pour demain ?

Le Proviseur : Mais... nous sommes mercredi, monsieur Chaminet !

M. Chaminet : Par conséquent, c'est pour aujourd'hui. C'est bien ce que je pensais. (Un léger temps.) A 5 heures, comme d'habitude?

Le Proviseur : 3 heures.

M. Chaminet : Entendu, monsieur le proviseur. Dans votre cabinet, naturellement !

Le Proviseur, excédé : Mais je vous ai fait passer une note, monsieur Chaminet ! Nous nous réunissons salle n° 2. C'est clair, que diable ! (Il appelle à nouveau.) Ledent !

M. Chaminet, dont personne ne s'occupe : Vous êtes fort aimable, monsieur le proviseur. C'est tout ce que je voulais savoir. Comptez sur moi et pardonnez encore.

...


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