Si Gabriel Arout n'a pas oublié la révolution russe qui a perturbé sa vie et en a changé le cours, il n'a jamais, hors La Tragédie Optimiste écrit de théâtre engagé. La Tragédie Optimiste est l'œuvre de Vichnevski ( prix Staline 1950 ) que Gabriel Arout a adaptée avec son frère Georges et Tania Balachova. C'est l'histoire de l'équipage des marins du Kronstadt (flotte russe en Baltique) qui a participé à la guerre russo-japonaise en 1905 et qui se joignit à l'assaut du Palais d'hiver à Saint-Pétersbourg en 1917. Dans une avant-première de la pièce, Arout écrivit : « Il est agréable de constater que la France demeure un pays où, à quelques jours d'intervalle on peut présenter sur deux scènes de la capitale une pièce soviétique et une pièce américaine consacrées toutes les deux aux marins de ces deux pays ».
Arout ne dédaigne pas d'écrire pour le café-théâtre. Il donne Hommes et Femmes en mars 1975 au café-théâtre de l'Odéon, et Les Neurasthéniques en 1974 à la galerie-théâtre.
Il mourra le 12 février 1982, terrassé par un cancer. Il aura reçu en 1978 le grand Prix des Auteurs et Compositeurs Dramatiques, et en 1982, le grand Prix du Théâtre de l'Académie Française. Conjointement à ses œuvres scéniques, il sera scénariste et dialoguiste de 18 films dont deux adaptations cinématographiques de ses pièces La Dame de Trèfle en 1973, et Des Pommes pour Eve en 1975. Avec Raymond Queneau, il signera les dialogues du film de Bunuel La Mort en ce Jardin. Sa dernière pièce Oui est une sorte de testament où il affirme sa confiance en l'homme et en ses possibilités sans limite.
Mister Roberts de Thomas Heggen et Johua Logan, adaptation de Marcel Duhamel Théâtre des Variétés - 7 février 1951