PAULINE OU L'ÉCUME DE LA MER
Analyse
Une femme sans patrie, vamp sans scrupules, est aimée par trois hommes dans une île où un magnat oriental a bâti ses usines. Sa tragédie a pour but la recherche de l'amour cruel. Un conflit entre homme d'argent et femme vénale sur le mode antique.
Critiques
« La pièce de M. Arout contient une quantité étonnante d'éléments séduisants : la poésie nouvelle de l'adolescent chevauchant un avion dangereux et rapide comme la lumière, greffée sur celle, éternelle, du thème de l'île : le palais, la femme, l'ingénieur, le décor, les couleurs, les parfums habituels aux Atlantides ; le richissime, tout puissant et amoureux financier, le domestique mystérieux, et même le lieu clos cher aux romans policiers ; enfin une intrigue admirablement dressée et dont la clé de voûte est une pipe oubliée sur un cendrier, forme minuscule du fatum des tragédies antiques. Et sur tout cela le sel d'un humour de bonne qualité ».
René BARJAVEL - Carrefour
« L'expérience semble réussie : la pièce de M. Arout fait plus que donner la promesse d'un véritable auteur dramatique ; elle joint à une grande intelligence dans l'analyse des caractères, à des passages ironiques très fins, à une langue dans l'ensemble ferme, dépouillée et souvent belle, le sens de la rigueur, de la tension et de la progression dramatique. Elle nous propose deux personnages d'un véritable intérêt psychologique et de grande allure, une intrigue simple et fortement nouée, des situations pathétiques ».
Thierry MAULNIER - Spectateur
« Le mélange du mythe à la réalité doit être l'obsession de Gabriel Arout. Cette pièce-ci, dans certaines scènes, certains rebondissements, certains mots même, témoigne du moins d'un talent en puissance ».
Jean GANDREY-RETY - Franc-Tireur
LE BAL DU LIEUTENANT HELT
Analyse
L'action se déroule en Palestine, entre officiers anglais, pendant la période trouble qui suivit la guerre peu après la fin des hostilités. Au cours d'une soirée qu'il donne chez lui, le lieutenant Helt apprend qu'il est désigné pour fusiller le lendemain un terroriste juif. Ce rôle lui est, pour bien des raisons, intolérable. Dans son désarroi, la seule solution qui lui apparaît possible, c'est d'organiser son propre assassinat
Critiques
« On pourrait croire que ce genre de pièce rebute le public, mais il n'en est rien. Il existe une masse considérable de spectateurs pour qui cette vulgarisation des idées par le truchement du théâtre ou du roman présente l'attrait de l'inconnu. Peut leur importe que ces pièces soient statiques, qu'elles usent de chevilles assez grossières
dont l'auteur se sert comme à regret pour satisfaire tout de même aux quelques lois du genre, ce sont là des commodités pour le déroulement logique d'une situation dont l'intérêt réside dans les idée mises en cause ».
Michel DÉON - Aspects de la France
« Je dirai à Gabriel Arout que le dénouement est ce qui me gêne un peu dans la pièce. Il me semble que j'aurais mieux aimé que le jeu fut joué jusqu'au bout sans faiblesse et que ce lieutenant Helt, qui met dans l'organisation de sa mort en même temps qu'une conscience exigeante, une perversité démoniaque, aurait gagné à ne pas se laisser toucher à la fin par la faiblesse sentimentale (...) Il eût peut-être eu moins de sympathie parmi les spectateurs, mais la pièce y eût gagné en force, en dureté ».
Thierry MAULNIER - Le Rouge et le Noir
« II y a, dans la pièce, de quoi intéresser à la fois les amateurs d'histoires bien construites et ceux qui tiennent à une certaine vérité psychologique. Les problèmes que M. Gabriel Arout tend à résoudre (ne serait-ce que celui de la responsabilité) étant d'une évidente actualité ».
Pierre MARCABRU - Arts

Collection A.R.T.
ENTRE CHIEN ET LOUP
Analyse
Sous le réverbère d'une petite place, entre chien et loup, deux hommes se rencontrent Thomas, qui vient enlever Solange romanesquement, mais il faut qu'il attende deux heures avant d'approcher de la maison ; alors le mari, François, sera endormi. L'autre homme est au courant du projet par le menu et prévient Thomas : on lui tend un piège...
Critiques
« La pièce est claire, attachante, sans longueurs inutiles... On peut penser à Virage Dangereux ou aux Diaboliques de Clouzot. On peut aussi évoquer Pirandello, mais c'est beaucoup moins nécessaire. C'est extrêmement bien joué. Par Madame Gaby Sylvia, ravissante et mystérieuse, câline en robe blanche, féline en robe noire, tendre, puis dure, puis violente, elle nous rend plausible, à force de justesse, l'unité intérieure d'un personnage qui doit nous échapper à la fin ».
Robert KANTERS - L'Express
« Un vif succès. Enfin du vrai théâtre, saisissant, rapide, bien construit, du théâtre de professionnel ! Comme cela change de presque tout ce que nous avons vu depuis le début de cette lamentable saison qui accumule les catastrophes ! L'histoire vous empoigne dès les premières répliques d'un dialogue serré, concis, sans la moindre bavure, et les auteurs ne vous lâchent plus jusqu'à la dernière scène. Une réussite originale et complète. Du beau travail, je vous l'assure ».
André-Paul ANTOINE - L'Information
« Tout le monde dit grand bien de la pièce de Gabriel Arout, et cette fois, nous serons d'accord avec tout le monde. Jamais, cela dit, le théâtre en Rond n'a mieux mérité son surnom de « cercle magique ». C'est de la sorcellerie. On n'est pas loin de croire que Mme Paquita Claude, directrice de ce diabolique théâtre, a réinventé la quatrième dimension. Les amateurs de « suspense » sont servis... C'est du grand art ».
TRENO - Le Canard Enchaîné