Association de lalogoRégie Théâtrale
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Quelques pièces

 

LA PRISONNIÈRE

Pièce en trois actes, créée le 3 mars 1926, au Théâtre Fémina, interprétée par Mmes Sylvie, Suzanne Dantes, Lyliane Garcin, Rauzéna, Mazatto, Mrs Pierre Blanchar, Jean Worms, Arvel, Max Vigor. Mise en scène de Pierre Blanchar.

Analyse

Irène a 27 ans. Elle refuse de suivre son père qui vient d’être nommé ambassadeur de France à Rome. Pour rester à Paris, elle évoque des raisons sentimentales. Son père est heureux d’apprendre que sa fille a enfin trouvé l’amour. Irène, pour conforter son mensonge lâche le nom de Jacques, un ami d’enfance qui l’aime et qu’elle n’aime pas. Jaloux, l’amoureux soupçonne la jeune fille d’aimer un homme marié. Parmi leurs relations, il est un couple qu’ils voient souvent. Jacques sollicite un rendez-vous au mari. Celui-ci avoue la vérité. Non, ce n’est pas lui qui retient la jeune fille à Paris, à laquelle Irène, son épouse, est liée par une passion amoureuse, c’est sa femme dont elle est la prisonnière.

Critiques

« Pour la première fois un homme, d’esprit clair et de mâle et probe talent, ose dénoncer publiquement le fléau. C’est avec des mains tremblantes de pitié, les yeux pleins de larmes qu’il débride la plaie. Aussi, malgré l’invraisemblable audace d’un sujet que l’on pouvait jusqu’ici tenir pour impossible. La Prisonnière a remporté un succès qui comptera dans l’histoire du théâtre de ces dernières années ».
Antoine L’Information 8 mars 1926

« La Prisonnière tient du chef-d’œuvre, elle relève souvent aussi du tour de force, mais hâtons-nous de dire que les moyens employés pour exécuter ce tour de force sont d’une qualité, d’une probité constante ».
Robert de Flers Le Journal des débats 15 mars 1926

« Ce que je veux croire, c’est qu’il y a encore un certain nombre de braves gens et d’honnêtes femmes qui, attirés par le talent de l’auteur et des interprètes, ne comprendront rien au sujet de la pièce ».
Franc-Nohain L’Écho de Paris 8 mars 1926

« Le deuxième acte de La Prisonnière ne m’a pas moins ému que les plus hauts moments de Phèdre ».
Georges Pioch Volonte mars 1926

« S’il n’a pas flétri directement les mœurs qu’il dépeint, il se borne à en montrer les ravages et le terrible pouvoir de destruction. C’est par là que son œuvre est saine ».
Étienne Rey Le Cri 14 mars 1926

« Toute la lumière est concentrée sur les personnages masculins. C’est à eux que le dramaturge s’attache. C’est pour eux qu’il a écrit la pièce. Le débat alors change d’aspect et prend une autre valeur ».
Pierre Brisson Le Temps 8 mars 1926

LES TEMPS DIFFICILES

Pièce en quatre actes, créée le 30 janvier 1934, au théâtre de la Michodière, interprétée par Victor Boucher, Jacques Baumer, Dalio, Bonvallet, Bergeron, Christan Gérard, Taillade et Mmes Marguerite Deval, Jeanne Provost, Hélène Perdrière Jeanne Lion, Engel, Maria Fromet, Katte Varcey, mise en scène de Victor Boucher et Édouard Bourdet.

Analyse

Il s’agit de marier un dégénéré à une jeune fille de dix-huit ans, lumineuse et rayonnante, parce que ce malheureux taré est l’héritier de la fortune colossale de la famille Laroche. Ainsi une autre famille, celle d'Anne-Marie, les Antonin Faure, dont les affaires périclitent, pourront éviter la ruine. Anne-Marie est éblouie par les diamants et les hôtels particulier, mais son sacrifice ne servirait à rien, puisque la crise attaquera, à leur tour, les Antoine Faure. Heureusement Anne-Marie, sans devoir se résoudre à cette union déplorable, sauvera les siens en devenant une vedette de Cinéma.

Critiques

« L’auteur a choisi un vieux sujet, mais ce sujet, il l’a touché d’une baguette magique ; Édouard Bourdet a fait un chef-d’œuvre ».
Paul Reboux Le Parisien 30 janvier 1934

« Édouard Bourdet, quel prodigieux ingénieur dramatique ! »
Robert Kemp ‘’Liberté ‘’ 31 janvier 1934

« Les Temps difficiles, grand roman provincial qui se déroule en quatre actes. Si j’étais Édouard Bourdet, j’aurais peur. Peur de ne plus pouvoir écrire une pièce qui égale celle que nous donne lundi soir le théâtre Fémina ».
Colette Le Journal 2 février 1934

« Si Édouard Bourdet avait atteint pleinement son but, il recueillerait une partie de l’héritage de Becque, celui des Corbeaux ».
Lucien Descaves Le Matin 31 janvier 1934

« L’actualité. Celle-ci n’est plus uniquement une pièce d’actualité. Les Temps difficiles s’apparentent à la grande tradition des comédies bourgeoises d’Émile Augier, A.Dumas fils, Becque et Octave Mirbeau ».
X. Comœdia 31 janvier 1934

« En ces temps difficiles,dans tous les domaines, les improvisations alternent avec les ébauches rendront grâce à M. Édouard Bourdet, d’avoir avec une telle maîtrise, abordé de front un grand sujet ».
Henri Torrès Gringoire 9 février 1934

FRIC-FRAC

Pièce en cinq actes, créée le 14 octobre 1936, au Théâtre de la Michodière, interprétée par Mrs Victor Boucher, Michel Simon, Louis Tunc, Henry Bonvallet, Geoges Janin, Nasil, Paul Forget, Gallet, Charret, Jacques Matler, Lemarguy,Norac, Enrico Lori, Dichamp, Franceschette, Herlvet, Dubourg, Taillade et Mmes Arletty, Andrée Guize, Suzanne Henry, Maud Yrène et Marcelle Lahaye,Mise en scène Victor Boucher et Édouard Bourdet.

Analyse

Dans la forêt de Passy, Marcel, commis bijoutier, se promène avec Melle Renée, la fille de son patron. Ils rencontrent un couple assez inquiétant, Jo et Loulou. Marcel l’ingénu fait la cour à Loulou, sans souci de la jalousie de Renée. Le lendemain, elle fait renvoyer Marcel par son père. Le même jour, Marcel va retrouver Loulou dans un bistrot qui n’est qu’une caverne de voleurs. Il est pris dans une rafle. Délivré par Jo et Loulou, il va les remercier Ils lui annoncent qu’ils vont cambrioler le bijoutier, Marcel ne sait s’il doit les aider. Jo et Loulou s’escriment en vain contre le coffre-fort quand survient Renée, puis le bijoutier. Marcel voudrait sauver Loulou, et puis Renée et puis le coffre-fort. Et cela se terminera, sous les yeux attendris du bijoutier, par les fiançailles prochaines de Marcel et de Melle Renée.

Critiques

« Il ne serait pas honnête de cacher à M. Bourdet qu’il s’est trompé. En poursuivant un dessein indigne de lui, il n’a pas rencontré le succès. Fric-Frac n’est pas une bonne pièce. C’est même la moins bonne pièce d’Édouard Bourdet. Nous ne cacherons pas cependant que la salle de la Générale a beaucoup ri et que la salle des Couturières, la veille, avait, paraît-il, ri davantage encore ».
Léon Treich L'Ordre 16 octobre 1936

« L’argot de la Chapelle n’est pas celui de la Roquette. Les marloux de la rue Charbonnière ne connaissent pas la rue de Lappe, où l’on parle une langue différente de la leur. M. Bourdet a trouvé une formule assez heureuse pour satisfaire à la vraisemblance et aux nécessités du Théâtre ».
Paul Lombard L’Homme libre 16 octobre 1936

« Étincelante soirée ! ».
X… Le Populaire 16 Octobre 1936

« On y parle un argot qui amuse follement les dames, si j’en juge par les petits cris de joie que chaque mot leur arrachait. On aurait dit qu‘elles avaient compris le sens ».
A. Bellessort Le Journal des débats 19 Octobre 1936

« Fric-Frac est un bon faux sujet, un simple fait divers, qui ne relève point d’une forte étude du ilieu et de ses personnages. (…) les personnages sont des marionnettes ! ».
Antoine L’Information 16 octobre 1936

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