L'HONNEUR DES CIPOLINO
Pièce en quatre actes , créée le 7 septembre 1973 au Théâtre Fontaine, interprétée par Harry-Max, Ginette Leclerc, Mireille Delcroix, Anne Marbeau, Jacques Alric , Jean Barney, Paul Mercey, Michel Bedetti, Raoul Delfosse, mise en scène de Michel Roux
Argument
Dans cette famille sicilienne, l’honneur veut que l’aînée des filles se marie avant la cadette. Le vieil Anselmo est intraitable sur ce point. Or Pia, la cadette, délicieuse Pia, est jolie comme un coeur et l’aînée Gina, au caractère désagréable, est laide et disgracieuse. Elle décourage tous les prétendants. Lasse d’attendre, Pia est devenue la maitresse de l’instituteur du village. Elle attend un enfant. Le temps presse… Il faut trouver d’urgence un époux à Gina… Un coup de théâtre imprévu mettra fin à cette difficile histoire de famille.
Critiques
« Nos auteurs n’ont pas su trancher entre une comédie du genre Fiançailles à l’italienne, qui ne vaudrait que par la gaîté, le rebondissement, le gag et une tragédie de la laideur qui serait aussi celle du malheur des méchants. Tout autre pièce assez atroce d’ailleurs qui entre en lutte avec la première . Faut-il pleurer , faut-il en rire ? De là qu’ils ont du mal à boucler leur intrigue, hésitant sans cesse s’ils vont retomber sur leur pied Goldoni ou sur leur pied Jean Anouilh. Je vous laisse la surprise. Jean-Jacques Bricaire et Maurice Lasaygues ne manquent pas de talent . Ils ont le sens de la situation, du mot d’auteur. Mais sans doute de vigueur, de rigueur avec eux -mêmes. Avec plus de travail, ils auraient mis plus de folie – ou plus de sérieux – dans leur pièce. Ils ont laissé leur champagne s’éventer. »
Dominique Jamet L’Aurore 15 septembre 1973
« Tout est en place pour permettre de créer des situations cocasses, des rebondissements imprévus. Les personnages sont pittoresques, le dialogue est émaillé de répliques amusantes, mais l’impact n’est pas toujours aussi fort qu’il devrait l’être. Je crains que la pièce ne balance un peu trop entre la comédie et le vaudeville… »
Maurice Rapin Le Figaro 9 septembre 1973
« Comment l’obligation de respecter la tradition donne de l’imagination aux amoureux ! Telle pourrait être la moralité paradoxale de cette comédie pseudo-sicilienne, imaginée par M. Lasaygues et J.J. Bricaire. Pseudo-sicilienne ? Les auteurs n’ont pas hésité à forcer la dose folklorique. Il est vrai que le cadre est tentant et qu’il flattera le goût du touriste spectateur… »
Georges Lerminier Le Parisien Libéré septembre 1973
« MM. Lasaygues et Bricaire ont saupoudré cette bluette d’un peu de mélancolie et d’une pointe d’émotion. J’ai même cru à deux ou trois minutes qu’ils se prenaient au sérieux. Ils auraient tort. La candeur farceuse leur va mieux. De toute façon ce genre de théâtre brave la critique qui, comme chacun le sait, a un coeur de pierre. C’est au public de dire le dernier mot. »
Pierre Marcabru France Soir septembre 1973
« On s’amuse beaucoup à cette nouvelle comédie de J.-J. Bricaire et M. Lasaygues dont l’argument pour ne pas être de la plus grande originalité est en revanche fort ingénieusement exploité avec quelques spécimens de personnages pittoresques, une suite ininterrompue de savoureux rebondissements. »
André Marinie L’Officiel des spectacles septembre 1973
LA BERLUE
ou
LE MASCULIN SINGULIER
Pièce en deux actes, créée au Théâtre du Petit Marigny le 8 novembre 1984, interprétée par Denise Virieux, Olivier Rodier, Pierre Vernier, Patrick Préjean, Claire Maurier, mise en scène de René Clermont..
Argument
Depuis qu’il est enfant, Louis, vingt ans, recherche désespérément l’identité de sa mère qu’il n’a pas connue. Mais nul ne peut le renseigner, ni son père Albert, ni Mathilde ,la fiancée de celui-ci , amie de la disparue. Un jour arrive Frank J.Haller, un colonel de l’armée des États-Unis qui semble s’intéresser vivement au jeune homme. Serait-il homosexuel. ? A force d’allusions, Albert finit par comprendre que Frank n’est autre que Marie-Louise, son ancienne épouse et la mère de son fils qui, pour des raisons d’espionnage, a dû changer de sexe.
Critiques
« Trois acteurs jouent de finesse une farce bien dans le ton d’aujourd’hui…. Aujourd’hui le bistouri des chirurgiens permet à la plume de Bricaire et Lasaygue de tracer des caractères qui entrent dans le vaudeville en passant par la comédie de mœurs…Tout ce que l’on peut imaginer, sans cependant sortir de la bienséance et sans tomber dans le piège de la vulgarité, les auteurs l’ont concocté en fils serrés. »
Jacqueline Cartier France Soir 17 Novembre 1984
« Non je n’ai pas la berlue ! La salle croulait vraiment de rire durant la représentation de cette comédie singulière de Bricaire et Lasaygues. « Singulière », le mot est tombé tout naturellement sous ma plume. Peut-être simplement parce que la pièce porte en sous-titre Le Masculin singulier ce qui me dispense de donner davantage de précision sur le sujet traité…En vérité les auteurs , suivant en cela les règles du vaudeville ont développé avec toutes les apparences de la logique une situation basée sur la confusion des sexes qui aboutit très vite à une série d’imbroglios purement démentiels et en tout état de cause savoureux. »
André Lafargue Le Parisien 10 novembre 1984
« Dans cet écran confortable qui est le petit Marigny une soirée de rire vous attend. Bricaire et Lasaygues y font jouer une comédie que n’aurait pas renié Feydeau, si toutefois il avait pu prévoir qu’une femme peut se transformer en homme par une bizarrerie de la nature dont on imagine les effets qu’il en aurait après. C’est là le thème de La Berlue que les deux compères traitent avec le même humour, la même fantaisie que leur illustre maître. C’est un petit chef d’œuvre de boulevard où l’on s’esclaffe de bon coeur, emporté par les rebondissements et les imbroglios en cascade. »
Pierre Bruneau Minute 25 novembre 1984
« Bricaire et Lasaygues ont mitonné une comédie - farce boulevardière ignorant la vulgarité , dans la meilleure tradition du genre, où se déversent des flots de quiproquos, rebondissements entrainant le spectateur dans des cascades de rires. La métamorphose des sexes, thème qui a fait couler beaucoup d’encre, tel est le sujet, oh combien moderne, de ce cocktail pimenté. Je ne vous en dirai pas plus pour ne pas gâcher le plaisir de cette découverte. »
Nicole Bloch Pariscope 12 décembre 1984
« Bricaire et Lasaygues sont des mécaniciens du vaudeville, une espèce qui devient rare. Ils savent en agencer les rouages, imbroglios, quiproquos, rebondissements, surprises, en artisans avertis. Pour mettre les vieilles recettes au goût du jour, dans cette Berlue, ils ont eu l’idée d’exploiter une situation insolite qui défraye de loin en loin la chronique de la médecine contemporaine : la transsexualité. Les auteurs en tirent un comique dont j’ai pu constater l’efficacité. »
Paul-Louis Mignon France Inter Novembre 1984
LA MENTEUSE
Pièce en deux parties, créée le 1er octobre 1987 au Théâtre du Petit Marigny, interprétée par Sabine Paturel, Henri Courseaux, Bernard Lavalette, Annie Jouzier, Geneviève Brunet, mise en scène de René Clermont
Analyse
Jane est une charmante créature d’une imagination débordante obstinément tournée vers le mensonge. En un mot c’est une mythomane , quelqu’un qui ne peut pas dire la vérité. À partir d’un fait réel, elle brode et finit par raconter les histoires les plus incongrues l’éloignant de la simple réalité. Elle se perd dans ses affabulations. Seules sa présence d’esprit et sont intelligence la tirent de bien des mauvais pas. Trompés par son aplomb, son père, sa soeur, l’homme qui l’aime ne savent plus où ils en sont avec elle. Elle déchaine des cascades de catastrophes avec allégresse. On finit par ne plus la croire du tout. Mais le comble du mensonge n’est-il pas parfois de dire exceptionnellement la vérité ?
Critiques
« De toutes les comédies de Bricaire et Lasaygues, voici à coup sûr la plus drôle et la mieux ficelée. Les auteurs avancent dans leur intrigue avec la légèreté de funambule sur leur fil. En guise de balanciers des écheveaux emmêlés dans lesquels ils sont seuls à se reconnaître . Mais ne venez pas avec l’espoir de les voir tomber. »
Michel Grey Monde et Vie 2 octobre 1987
« Que voilà une adorable pièce de boulevard ! Si on accepte le genre ( et nous en sommes friands) le Petit Marigny nous offre de quoi passer une bien agréable soirée. Une pièce, d’abord, bien écrite, drôle, bien construite, bourrée de quiproquos, avec un sujet ( le mensonge, vous l’avez deviné !) qui permet des rebondissements sans fin. »
Jean-Luc Jenner Le Figaro magazine 10 octobre 1987
« Il va de soi que ce genre d’intrigue « bien ficelé » nous interdit d’y glisser le plus petit doigt. Qu’il nous suffise donc de survoler un tourbillon sans cesse et toujours simulé par la mise en scène, tout en clin d’œil de René Clermont, humoristique et légère comme il se doit, servant des comédiens qui semblent s’amuser eux-mêmes, des bons tours qu’on leur prête. »
Patrick de Rosbo Le Quotidien de Paris 23 décembre 1987
« On est loin de Corneille et de Pirandello, mais c’est d’un comique aux effets très sûrs qui permet à d’excellents comédiens de s’engager à fond dans un véritable marathon de rire. »
André Lafargue Le Parisien Libéré 19 octobre 1987