BOEING BOEING
Comédie en trois actes, créée le 10 décembre 1960, au théâtre de la Comédie Caumartin, sous l’égide du Théâtre du Club des quatr' jeudis, (créé et dirigé par le comédien Christian Alers), interprétée par François Guérin, Barbara Somers, Christiane Muller, Christian Alers, Perrette Pradier, Anne Doat, mise en scène de Christian Gérard.
Analyse
Le frivole Bernard croit avoir trouvé une solution aux problèmes que cause la polygamie. Après avoir rencontré trois amoureuses, il leur promet à chacune le mariage. Ce sont trois hôtesses de l’air, de nationalités et de compagnies différentes. Elles ne risquent pas de se rencontrer, car leurs horaires ne concordent pas. Sinon qu’un jour, pour cause de conditions atmosphériques déplorables, les avions ne peuvent respecter leurs programmes. Ce serait le drame, si Robert, un vieil ami de Bernard, ne venait pas à sa rescousse.
Critiques
« La pièce de Marc Camoletti a la simplicité des grands classiques. Il a parfaitement réussi son vaudeville à la Feydeau… ».
Paul Gordeaux France-Soir
« Vaudeville jeune, frais, sans l’ombre d’une vulgarité, sans un atome de banalité, utilisant de nombreux personnages féminins, bien de notre temps et qui roule et qui vole (cf Boeing Boeing ) avec une bonne humeur, une gaieté, une gentillesse, des délicatesses comiques, charmantes. J’ai passé une très joyeuse soirée.
Marcelle Capron Combat
« C’est un gentil petit vaudeville, bien venu, vif, aimable… Monsieur Camoletti sait faire courir les répliques. Et sans effort. On entre on sort. On devrait se rencontrer, on ne se rencontre pas... Quand le théâtre boulevardier est ainsi fait je l’aime bien ».
Pierre Marcabru Arts
« 0n voit qu’il s’agit typiquement du petit spectacle facile pour réveillon. Mais à l’inverse de tant de pièces comiques dans la même intention, celle-ci atteint pleinement et simplement son but. Le rire est là, et fraîcheur et la gentillesse sans prétention. On s’amuse, voilà tout. Le mérite en revient à Marc Camoletti qui a su s’amuser le premier, sans vergogne comme sans mauvais goût. Il a saisi les occasions du comique et d’attendrissement, telles qu’elles venaient : « Tiens, si j’enfermais celle-là dans la salle de bains ? » On croit le voir en train d’assembler ses éclats de rire. On est content pour lui, en même temps que lui, d’autant de bonne humeur et de naturel ».
Bertrand. Poirot-Delpech Le Monde
« Ce n’est ni Sophocle, ni de l’art Brechtien. C’est une autre espèce de théâtre. Celui qui n’a que l’ambition d’amuser. Et je dois reconnaître que M. Marc Camoletti n’a pas laissé s’écouler trois minutes sans introduire un personnage ou imaginer une réplique qui provoque l’hilarité ».
Jean-Jacques Gautier Le Figaro
« Voilà : J’ai ri. Oh je sais bien qu’il y a quelque chose de honteux. Cependant que le rire me chatouillait sournoisement, les amygdales me disaient : » Voyons ! il n’est pas question de le condition de l’Homme. Rien de social là dedans. Quant aux problèmes métaphysiques, je n’en vois pas l’ombre d’un seul ». Ce qui ne manquait pas de m’inquiéter. J’ai ri. Et je ferai acte de contrition en relisant quelques pages de Brecht. Mais j’ai ri. Je m’en confesse, à l’abri de mon programme ».
Max Favalelli Paris Presse
« Que l’on m’entende bien. Ce théâtre-là n’est pas, à beaucoup près, celui que je préfère. Mais quand la vulgarité est absente et qu’on y consent à admettre, enfin, le triomphe de la morale, je me refuse à la totale sévérité. Le divertissement aussi est un genre dramatique ».
Jean Vigneron La Croix
L'AMOUR PROPRE
Comédie en 3 actes, créée le 20 février 1968 au Théâtre Edouard VII, (arrêtée en raison des évènements de mai 1968, reprise le 10 décembre 1968, au théâtre de la Potinière), interprétée par Elisabeth Margoni, Claude Gensac, Philippe Nicaud, Catherine Hiegel, Bernard Woringer, Michèle Grellier, Jacques Balutin, mise en scène de Marc Camoletti, Décor d’André Levasseur.
Analyse
« C’est l’histoire d’un homme, de vous, de lui, de moi et aussi l’histoire d’une femme, de vous, d’elle ou de toi » Marc Camoletti
Une épouse découvrait que son mari ne passait plus ses soirées à son club comme il le prétendait. Elle lui demanda des explications. Il lui confirma qu’il avait une maitresse parce qu’il avait appris qu’elle avait un amant. Elle lui avoua qu’en effet un homme venait chez elle de temps en temps. Le mari lui dit alors qu’il avait invité, chez eux, son amoureuse pour que les voisins, qui connaissaient l’amant de madame fassent connaissance avec sa maitresse à lui. Sur ces entrefaites une amie du couple arriva, puis l’amant de l’épouse, puis le mari de l’amie, puis la fameuse maitresse qui n’est autre qu’une jeune comédienne que Monsieur avait engagée pour jouer le rôle de son amante. Tout ce joli monde mentait ou disait-t la vérité à contretemps. En réalité, il n’y avait jamais eu d’amant ni de maîtresse, mais par amour-propre chacun gardait son secret.
Critiques
« Marc Camoletti est l’homme d’un théâtre comique où les situations jouent le principal rôle, le rôle essentiel : des situations dont la première tient en équilibre avec l ‘assentiment du public parce qu’il faut bien commencer par quelque chose, fût ce par un postulat. Puis de cette situation en découle une autre, par la grâce, au besoin, d’un petit coup de pouce de l’auteur. Et cette seconde situation fait rire le spectateur. Dès lors l’accord devient de la connivence, d’autant plus que de place en place, à intervalles réguliers, un mot, un mot de théâtre, vient provoquer. L’échafaudage monte. Nous sommes en pleine escalade. À l’enchevêtrement succède la cacade des entrées et des sorties, à point nommé, l’hilarité de la salle. À partir de là, les combinaisons vaudevillesques vont s’ajouter les unes aux autres. La porte s’ouvre et ce n’est jamais celui qu’on attend (que les personnages attendent). On sonne, Et celle qui arrive n’est pas celle que les héros se préparaient à accueilli. Nous si, on sait. Mais cela fait partie du jeu. Péripéties, mots, quiproquos, réflexion, rebondissements, boutades, contre coups, répliques - et mouvement, mouvement, mouvement ».
Jean-Jacques Gautier Le Figaro
« Les quiproquos et les méprises se succèderont en cascades jusqu‘à la fin (morale) de cette désopilante partie carrée, imaginée par Marc Camoletti et vivement enlevée par Philippe Nicaud et Claude Gensac, irrisistibles, à la tête de sémillants comédiens rompus à ce genre de plaisanteries de Boulevard ».
Jean Mara Minute
« M. Marc Camoletti, l’heureux auteur de Boeing Boeing, vient de remporter un nouveau succès, avec L’Amour propre, une des comédies de boulevard les plus plaisantes que nous ayons vues depuis quelque temps. En introduisant le motif de l’amour propre, dans ce qui n’aurait pu être qu’une banale histoire de coucheries, l’auteur a épargné à sa pièce le risque d’insipidités absolue auquel sont trop souvent exposés les ouvrages de cette sorte. Nous avons suivi le développement de l’action avec un amusement constant. Seul le dénouement me pârait critiquable parce qu’il change rétrospectivement la comédie en bluette ».
Gabriel Marcel Les Nouvelles littéraires
« 0n rit comme à toute scène de ménage mais en se demandant ce qui va en sortir, quand le deuxième acte démarre sur des chapeaux de roues . L’auteur de Boeing Boeing remontre le bout de son nez ».
Jacqueline Cartier France-Soir
« Une très honnête comédie de boulevard. On a plaisir à saluer en Camoletti un auteur qui connaît admirablement son métier et qui bannit de toutes ses pièces la vulgarité ».
X… Paris-Match
HAPPY BIRTHDAY
Comédie en 3 actes, créée le 6 septembre 1976 au théâtre Michel, interprétée par Annick Blancheteau, Bernard Ménez, Georges Beller, Laurence Bady, Marylise Morvan, mise scène de Marc Camoletti, décor de Germaine Camoletti
Analyse
Afin de ne pas laisser seule, au soir de son anniversaire, sa maitresse Brigitte, Bernard l’invita dans sa maison de campagne. Comment devait-il se comporter vis à vis de son épouse pour qu’elle ne se doute de rien ? Bernard crut avoir trouvé la solution, celle de convier son ami Robert et lui demander de jouer le rôle de l’amant de Brigitte Mais catastrophe, Bernard ignorait que Robert était l’amant de sa propre épouse et pour corser l’affaire cette dernière venait d’engager une autre Brigitte, jeune et charmante employée de maison… Que de complications pour que la joie du public soit complète.
Critiques
« Marc Camoletti a bien raison de faire confiance à la vieille recette du vaudeville. Il en connaît tous les détours, toutes les sauces, tous les piments. IL sait mettre de côté la logique et, à l’occasion, le bon goût s’il y a prétexte à rire. Il connaît l’art de créer des situations totalement artificielles sans même prendre la peine de leur donner une apparence plausible et d’inventer des personnages qui en dénoueraient instantanément les ficelles s’il avaient une lueur de lucidité. Mais, de la première à la dernière réplique, rien ne vient troubler la marche d’un mécanisme dont le postulat initial commande le mouveme,t. Nous sommes sur une autre planète, presque dans le domaine de la science-fiction. La joie délirante du public est la meilleure justification de l’aventure ».
Claude Baignères Le Figaro 8 septembre 1976
« Comme prévu la machine ronronne sans ratés ni bavures, entre les mains d’un auteur-metteur en scène sagement soumis à tous les impératifs du théâtre de boulevard ( et non de vaudeville, paraît –il, car ici les alcôves sont exclues) Une sympathique petite histoire d’adultère mondain… A l’entracte, l’affaire file en quenouille. Faute d’inspiration, la mécanique des gags précipite son rythme . Qu’avons-nous à faire de cette languissante leçon de baisers qu’un poupée gonflable administre à un Casanova de drugstore ? Cachotteries, sourires, colères, folies bourgeoises, envolées de vison et décolletés dans le dos à la limite des fesses polissonnes, la toupie s’envole, éclate en bulles de savon minuscules... ».
Patrick de Rosbo Le Quotidien de Paris 1976
« Happy Birthday est une petite comédie qui déçoit un peu. Dans le genre désuet, attendu et boulevardier… Marc n’invente rien. Il y a bien une cinquantaine d’années que ces répliques téléphonées et ces portes qui claquent séduisent un public bon enfant qui cherche, sinon midi à quatorze heures, tout du moins le guignol au théâtre. Je n’ai aucune envie de dire du mal de Happy birthday et je n’ai aucune envie d’en dire du bien. C’est un objet tout-à-fait insignifiant, un peu bêta et qui fera, sans doute, le bonheur d’un certain nombre de braves gens qui aiment à rire vite, gros et gras . Pourquoi donc les décourager ? ».
Pierre Marcabru France-Soir 8 septembre 1976