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Les adaptations

Le 2 octobre 1965, le théâtre Sarah Bernhardt afficha avec succès une adaptation d’Antoine et Cléopâtre, signée Maurice Clavel. Ce n’était pas la première fois que l’auteur travaillait sur certaines pièces étrangères. En 1948, le théâtre Saint Georges avait présenté, l’adaptation de : Si je meurs de Robert E. Sherwood. Ainsi en fut-il pour l’Électre de Sophocle, pour trois pièces de l’auteur italien d’Ugo Betti : Pas d’amour, L’Île aux Chèvres et Le Joueur. Le Songe de Strindberg eut l’honneur d’être programmé en 1970 à la Comédie Française dans une adaptation de Maurice Clavel, qui mérita de très élogieuses critiques  dont celle de Georges Lerminier dans Le Parisien libéré.

antoine et cléopatre
Collections A.R.T.

Un révolté légendaire

En mai 1968, Clavel ne put rester indifférent à l’agitation révolutionnaire étudiante. Il se porta en première ligne lors des manifestations du Quartier Latin et, s’associant aux leaders de la révolution, il souhaita partir à l’assaut du palais de l’Élysée. Dans le même temps, il n’oublia pas de devenir maoïste. Pour lui, les idées extrémistes n’étaient nullement incompatibles avec les sentiments religieux. Il quitta son poste de professeur et fut remercié de son poste de critique à la radio et à la télévision. Il poursuivit son engagement au Nouvel Observateur et signa des articles pour Combat. Il profita de ses heures de liberté pour tourner un court métrage à la gloire des journées de mai 1968, film qu’il intitula Le Soulèvement de la vie.

Certes M. Clavel jouissait d’une certaine notoriété dans le monde des lettres, mais il lui fallut attendre le 13 décembre 1971, pour devenir célèbre dans la France entière, grâce à une émission publique télévisée : À Armes Égales, regardée par de nombreux téléspectateurs.

Invité comme réalisateur du film Le Soulèvement de la Vie, il avait face à lui, en temps de contradicteur, Jean Royer, Maire de Tours et député conservateur. L’émission était conduite par le jeune présentateur Alain Duhamel. Maurice Clavel, crut devenir fou lorsqu’il constata qu’une phrase de son dialogue soulignant « l’aversion du Président de la République1 pour la Résistance Française » avait été censurée. Il se leva alors, saluant la société, et il déclara « Messieurs les Censeurs, Bonsoir... » en grand seigneur, puis sortit. Stupeur sur le plateau ! On dut interrompre l’émission. Maurice Clavel, deviendra un personnage légendaire que l’on n’oubliera jamais...

Le romancier

Fini les pièces de théâtre ! Clavel se consacra, dorénavant, au journalisme et à l’écriture de romans. Il publia, aux éditions B. Grasset, Le Tiers des étoiles ou On ne sait pas quel ange pour lequel il obtint le Prix Médicis 1972.

Après avoir quitté Paris et s’être installé dans le village d’Asquins, à quelques kilomètres de Vézeley, il poursuivit sa carrière de romancier. Il signa des ouvrages d’obédience catholique : Ce que je crois en 1975, Dieu est Dieu, nom de Dieu en 1976, Nous l’avons tous tué ou Ce juif de Socrate aux éditions du Seuil, en 1977, Deux chez Lucifer en 1979 et, sentant que la mort n’était pas loin : La Suite appartient à d’autres en 1979.

Maurice Clavel ne se trompa pas. Quelques mois plus tard, le 23 avril 1979, terrassé par une crise cardiaque, il s’éteignit dans sa maison de Bourgogne.

1 Georges Pompidou.

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