LA TOUR EIFFEL QUI TUE
Pièce en douze tableaux, créée le15 juin 1949, au théâtre du Vieux Colombier, est interprétée par Solange Certain, Jeannine Grenet, Alice Sapritch, Amédée-Claude Castaing, Georges Launay, Marcel Mouloudji, Pierre Olaf, Pierre Tchernia, Michel de Ré, Fabien Loris, Monique Lénier, etc... mise en scène de Michel de Ré, décors de Robert Luchaire et Blanche Van Parys, musique de Georges Van Parys, couplets de Jean Marsan et Boris Vian.
Reprise le 4 mai 1954, au Théâtre du Quartier Latin avec Michel de Ré, Paul Barraud, Pierre Olaf, Pascal Mazotti, Jacques Couturier, Claude Castaing, Martine Sarcey, Solange Certain, Ivan Peuck, Annie Girardot, Alice Sapritch, Paul Barraud, Georges Estebes.
Argument
Au jour de l’inauguration de la Tour Eiffel, les savants en refusent la présence comme impossible mathématiquement. Bientôt des affiches sont placardées sur les murs de la capitale portant l’inscription : La Tour Eiffel tuera. Les vieillards reçoivent des petites tours en métal et, le lendemain, ils meurent !!!
Critiques
« Il y a dans le texte de G. Hanoteau une qualité littéraire, une vivacité, une fraîcheur, de l’invention, une finesse allusive et un art d’effet imprévu. J’ajoute que le Vieux Colombier est près de l’École polytechnique, aussi les élèves de cet illustre établissement en profiteront-ils pour venir protester bruyamment contre un spectacle où ils ne sont pas traités avec une tendresse particulière. Il me semble qu’ils auraient tort de se formaliser outre mesure. M. G. Hanoteau avait envie de mettre en pièces un corps constitué, particulièrement vénérable. Il eût choisi tout aussi bien l’Académie Française , ou l’École des Sciences Politiques ou le Jockey Club. Ce sera d’ailleurs peut-être possible pour une autre fois. Ce qui est sûr, c’est que cette comédie bouffonne coupée par les couplets charmants de M. Jean Marsan et soutenue par une musique également charmante de M. Georges Van Parys, nous fait rire à peu près sans arrêt par des moyens qio n’ont jamais rien d’attendu, ni de vulgaire. C’est une grande réussite. On reparlera et on reparlera beaucoup de G. Hanoteau, écrivain de théâtre ».
Thierry Maulnier La Bataille 21 juin 1949
« Il ne faut pas confondre altitude et hiérarchie. Je ne méprise pas certains burlesques. Je dis simplement qu’il convient de mettre chaque chose à sa place et que, si l’on n’y veille, les farces d’atelier délogeront bientôt Mme Thalie, de la cinquantaine de scènes qui sont sa « nue propriété ». Les critiques d’y voient pas d’inconvénients : leur rôle est d ‘avertir les « investigateurs » que le public payant se lassera , avant celui des Générales, de ce genre de production ».
Jean-Jacques Gautier Le Figaro 18 juin 1949.
« Ce qu’il y a de vaguement surréaliste dans ces drôleries s’attaque peut-être à la raison pure, aux illusions de l’abstrait. Vous me direz qu’on a retrouvé dans les tiroirs de Centrale un manuscrit sexagénaire et qu’on l’a légèrement vinaigré à la façon d’une salade confite... On s’en va tout content. »
Robert Kemp Le Monde juin 1949
Quelques critiques lors de la Reprise :
« La Tour Eiffel qui tue fit scandale lors de sa création au Vieux Colombier. Voici quelques raisons. L’École Polytechnique, habituée à plus de respect, s’émut des brocards dont elle était l’objet. Des manifestations eurent lieu dans la salle. Pourtant lors de la reprise au Quartier Latin récemment, on remarquait dans les premiers rangs des spectateurs une délégation de polytechniciens en grand uniforme qui applaudissaient à tout rompre. Entre temps, la Tour Eiffel criminelle avait-elle fait amende honorable ? Pas du tout... Mais elle était devenue classique. Or chacun sait qu’une œuvre classique est au-dessus de tout soupçon ».
André Camp L’Avant Scène N°95
« Classique du cabaret. Et même un peu mieux. L’œuvre charmante de Guillaume Hanoteau, parée d’une alerte musique de Georges Van Parys et de couplets de Jean Marsan, se situe à un niveau bien supérieur à celui de ces à -propos hâtifs que l’on débite sur les tréteaux des cabarets. En tout cas, elle subit gaillardement l’épreuve du temps. Tout cela est léger, fin et possède la vertu majeure, celle qui protège du vieillissement : le style ».
Max Favalelli Paris-Presse
LE QUAI CONTI
Pièce en trois actes créée le 25 octobre 1955 au théâtre Gramont, interprétée par Annick Alane, Georges Audoubert, Yvonne Clech, Jean-Laurent Cochet, René Dupuy, Gib Grossac, René-Louis Lafforgue, Jean-Pierre Marielle, Colette Proust, Guy Pierault, mise en scène de René Dupuy, musique de Marguerite Monnot, décors de Jacques Marillier

Le Quai Conti
Maquette de Jacques Marillier
fonds Jacques Marillier
Collections A.R.T.
Argument
Quatre truands anarchistes décident de se ranger. Ils suivront les cours du soir et deviendront des académiciens. Trente ans plus tard, le meurtre d’un Immortel leur rappellera leurs souvenirs. Une lutte cornélienne opposera leur passion de l’Institut à celle de l’assassinat.
Critiques
« La verve cocasse et les dons burlesques de l’auteur se déploient sans contrainte au cours de ces trois actes où, à une fine satire du milieu que Guillaume Hanoteau connaît bien, se mêle une poésie tendre et légère, celle du regret des jours abolis et des illusions perdues, que berce, à la cantonade, la valse de Marguerite Monnot »
Gustave Joly L’Aurore
« Tout cela, bien sûr, ne tient pas debout, est excessif, ne rappelle que de fort loin L’Habit vert, la satire de l’Académie écrite avant 14 avec un humour railleur mais de bon ton par de Flers er de Caillavet... C’est joué dans un mouvement pittoresque par une troupe qui « fait feu des quatre pieds ».
Paul Gordeaux France-Soir
« La fragilité de ce Quai Conti vient de l’esprit qui habite l’auteur, un esprit farce et anarchiste, un peu trop semblable à la simplicité des truands et à la poésie des fortifs. Il y a cependant une certaine tendresse, une émotion qui tient à un fil et le bonheur des jeux de massacre. Les académiciens tombent sous des balles bourrées de sciure avec une élégance souriante. Tout cela n’est pas méchant et ne va pas très loin ».
Pierre Marcabru Arts
« Cette fois je serai impitoyable, Le Quai Conti est une des pires âneries que j’ai vues depuis bien longtemps ».
Gabriel Marcel Les Nouvelles littéraires
LES VOYAGEURS ÉGARÉS
Pièce créée le 4 avril 1957, au Théâtre de la Renaissance, interprétée par Jacques Dumesnil, Bernard Dhéran, Margo Lion, Annie Noël, Albert Robin mise en scène Véra Korène, décors Bernard Daydé, réalisation sonore Fred Kiriloff.
Argument
Une nuit d’hiver, dans la campagne autour de Poitiers. En sort un romancier en vogue, Luc de Breville, Prix Goncourt, et Agathe, la jeune fille d’un riche banquier qu’il vient d’enlever après avoir abandonné sa propre épouse. Ils demandent asile au propriétaire d’un château voisin. Or, à peine arrivé, Luc retrouve, dans ce château, le décor et les personnages de son futur roman. Dans son livre, une pièce de la demeure recèlera, sous son parquet, un cadavre enfoui là, depuis de nombreuses années. Luc et Agathe veulent en avoir le cœur net. Ils retirent une lame du parquet et découvrent un squelette...
Critiques
« Qu’est-ce que cet étrange amalgame d’inventions biscornues, cette accumulation d’explications abracadabrantes , peut bien signifier ? Pièce d’épouvante comme au Grand Guignol ? Pièce ‘’poétique’’ ? Pièce humoristique ? Pièce fantastique ? Pièce qui pourrait devenir policière et cependant ne le devient pas ? C’est sans doute ce qui s’en rapprocherait le plus. Pièce qui distille un malaise, en tous cas. »
Jean-Jacques Gaultier Le Figaro
« Il y a dans cette pièce faite avec une retorse habileté de quoi rire (un peu ) et de trembler (légèrement ). »
Paul Gordeaux France-Soir
« Soyons équitable : si le début de la pièce a quelque chose d’insolent dans le conventionnel, la seconde partie possède des qualirés d’insolite d’on bon suspense policier .
X... Libération
cf Le Quai Conti
Gabriel Marcel, grand prix de l’Académie Française en 1949, était un philosophe existentialiste chrétien