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Les débuts d’un journaliste

M. Carette souhaitant que son fils devienne avocat, Louis, bachelier à dix-huit ans, fut inscrit à la faculté de Droit à l’Université catholique de Louvain. Ceci sans grand intérêt de sa part.

Le seul plaisir de Louis fut de collaborer à un journal d’étudiants qui, grâce aux capitaux dont il ne connut jamais la source, devint bientôt un quotidien, vendu dans les kiosques sous le titre alléchant d' « Avant Garde ». Organe démocrate-chrétien, de tendance pacifiste, ce journal se réclamait de la revue Esprit du philosophe français, Emmanuel Mounier.

Non content de signer des articles, Louis n’hésita pas à donner quelques conférences littéraires, à l’intérieur de l’Université. Passionné par l’œuvre d’André Gide, il en écrivit une étude très approfondie qui lui valut une carte de félicitation de l’auteur des Nourritures terrestres.

Certes, les habitants de Louvain n’étaient guère gâtés en fait de Théâtre. Ce ne furent pas les quelques représentations des Vignes du Seigneur des auteurs de boulevard Flers et Caillavet, données au cours d’une tournée, qui comblèrent, Louis, d’admiration.

Par contre l’étudiant fut un fervent habitué du cinéma municipal et ne manqua pas de se passionner pour les films tels Le Cuirassé Potemkine, Le Crime de M. Lange, L’Opéra de quatr’ sous qu’il visionnera cinq fois.

Pris par ses diverses occupations, Louis n’eut guère le temps d’ouvrir ses livres de droit. Evidemment, en fin d’année, il échoua à son examen !

Quoiqu’en ait pensé son père, Louis décida alors d’abandonner ses études, sans remord et chercha une situation. Il passa un concours d’entrée à la Radiodiffusion belge et fut reçu le premier. C’en était fait le jeune adulte avait trouvé sa voix.

S’assumant, désormais, financièrement, Louis quitta le domicile familial, s’installa dans un studio, se fit de nombreux amis et amies et commença l’écriture de son premier roman : Le Péché de complication.

Malheureusement cette heureuse vie ne dura que quelques mois. Le temps du sursis accordé à l’étudiant étant terminé, Louis fut requis par l’armée pour le service militaire d’une durée de dix-huit mois. En tant qu’élève-officier, il fut nommé sergent au Ier régiment de dragons.

Démobilisé en octobre 1938, il retrouva son poste à la radiodiffusion et se sentit, à nouveau, parfaitement heureux. Dix mois plus tard, hélas, ce fut la déclaration de la guerre alors que peu de temps auparavant Louis était tombé éperdument amoureux d’une jeune italienne, une rare beauté blonde, aux yeux bleus, Viviane dite Bianca. Pendant dix mois, ce fut le temps de la « drôle de guerre ». La vie alors était très facile  Mais, bientôt la « vraie » guerre commença, Tandis que Bianca regagnait son Italie natale, le 10 mai 1939, les troupes allemandes occupèrent la Belgique puis la France. Fuyant l’ennemi, le régiment de Louis se retrouva à Dreux, puis à Poitiers, puis à Agen jusqu’à ce que soit signée l’Armistice.

Démobilisé, de retour à Bruxelles, Louis trouva une ville qui n’avait pas trop souffert, dont l’occupation allemande ne lui paraissait pas trop oppressante . Son poste de chroniqueur à la Radiodiffusion belge l’attendait et comble de bonheur, il épousait Bianca. Tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes.

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