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L'académicien Félicien Marceau

Comble d’honneur, le 27 novembre 1975, Félicien Marceau fut élevé au grade d’académicien, succédant à Marcel Achard, au fauteuil 21 Ce jour même le poète, catholique, résistant Pierre Emmanuelle démissionna de l’ illustre assemblée refusant de siéger au côté d’un ancien collaborateur belge. Pour lui « Marceau était un rebelle. Blouson noir plus qu’habit vert, il y a dans l’œuvre de l’aimable académicien plus de subversion que de toute la geste révolutionnaire ». Scandale semblable ne s’était jamais produit. André Roussin, chargé de prononcer le discours concernant le récipiendaire, ne manqua pas d’évoquer le déporable « incident » insistant sur la décision du Général de Gaulle, accordant la nationalité française à l’auteur qui devint désormais le talentueux Félicien Marceau.

Devenu membre de l’Académie Française, Marceau parut dédaigner le titre l’auteur dramatique pour celui de romancier. De 1975 à 2000, il ne publia pas moins de douze ouvrages parmi lesquels La Terrasse de Lucrezia pour lequel il reçu le prix Jean Giono. Il serait injuste toutefois d’oublier la seule pièce pirandellienne signée de l’académicien : À nous de jouer, créée le 29 septembre 1979, au théâtre des Arts, avec Claude Brasseur dans le rôle principal.

À nous de jouer de Félicien Marceau
Collections A.R.T.

Par besoin de se découvrir, de savoir qui il est en réalité, Jerôme loua un théâtre. Ni auteur dramatique, ni comédien, il prétendit occuper la scène à lui tout seul et pour lui tout seul. Mais le théâtre fait des miracles et bientôt ses anciens amis apparurent vivants, comme lui qu’il le veuille ou non, dans notre société actuelle et la pièce ainsi reconstituée fit flores attirant de nombreux spectateurs, tant sur la scène que dans la salle.

Andréas Voutsinas et Claude Brasseur pendant les répétitions d' À nous de jouer
Andréas Voutsinas et Claude Brasseur pendant les répétitions d' À nous de jouer
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Programme original

(photo Gérard Neveu)
Collections A.R.T.

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L’année précédente, le théâtre National de l’Odéon avait confié à Gorgio Strehler la mise en scène du triomphe le de Giorgo Goldoni, La Trilogie de la villégiature. Ce fut à Félicien Marceau que revint la charge de la traduction la plus conforme et plus brillante que l’on put souhaiter.

Manquant le moins souvent les séances de travail, l’académicien Félicien Marceau fut l’un des immortels les plus consciencieux et des plus laborieux de la célèbre assemblée dont il fit partie pendant trente sept ans et en devint le doyen d’âge en 1987, après la disparition de Marguerite Yourcenar

Le 7 mars 2012, Félicien Marceau décéda à l’âge de 98 ans toujours aussi vert que son habit d’académicien.

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