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La naissance d’un comédien

Sans emploi, Jean devait trouver un engagement et ce n’était pas facile. Il s’était fait beaucoup d’amis au Centre et comptait sur eux. Un ancien répétiteur de la rue Blanche, Robert Dhéry, en faisait partie. L’Armistice signée, le public ne demandait qu’à se distraire et R. Dhéry ne souhaitait que de mettre en scène des spectacles amusants, sinon loufoques. René Dorin, directeur du cabaret Les Deux Ânes, lui proposa la mise en scène d’ une nouvelle revue : On parle onglet. 1 Pour ce faire, Dhéry songea à recruter quelques uns de ses anciens élèves dont Jean Poiret. Trop heureux d’avoir décroché enfin un nouveau contrat, Jean accepta avec joie. Le futur tragédien s’était transformé en un artiste comique... en fait sa véritable vocation. Plus tard, il le reconnaîtra : «  Ce que j’acquis dans ces revues de chansonniers, c’est une liberté dans le jeu, c’est de savoir m’abandonner à la fantaisie et la faire porter sur le spectateur, alors qu’à l’école nous étions normalement soumis à certaines entraves » .

Bien que la guerre fût terminée, le service militaire subsistait. Impossible de s’y soustraire... Une année de perdue...

Libéré de ses obligations militaires, Jean s’en retourna daredare aux Deux Ânes. René Dorin se proposait alors d’afficher un nouveau spectacle. Il faisait passer des auditions. Deux jeunes comédiens restaient en lice, René Dorin interrogea sa fille, Françoise ( dix-neuf ans ) elle-même programmée dans la nouvelle revue montée par son père. La jeune fille choisit Jean, sur le champ. Ainsi commença entre les deux jeunes gens un flirt qui se transforma, bientôt en grand amour, un mariage s’en suivit ainsi que la naissance d’une jolie petite Sylvie, qui deviendra, quelques années plus tard , l’assistante de son papa.

Entre temps, Jean avait décroché un petit rôle dans un documentaire cinématographique et avait fait ses débuts à la radio dans une émission quotidienne, très suivie : Malheur aux barbus.

Quatre ans passèrent, Jean travaillait ici et là : cabaret, radio, cinéma. Certes il n’était pas devenu une vedette mais, tout de même, il s’était fait remarquer et avait décroché sa première critique, dans Le Figaro : « Jean Poiret a une autorité souriante très sympathique. ».

1 Cet hiver là, il faisait très froid...

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