LE ROI DE LA FÊTE
Analyse
Dans la capitale d'opérette d'un royaume balkanique, au milieu du 19° siècle, on s'apprête à célébrer une fête. Une coutume encore barbare veut que, pendant les cinq jours de fête, un condamné à mort prenne la place du roi, et qu'il use de toutes les prérogatives attachées au titre, y compris jusque dans la couche de la reine. Un noble, ancien carbonari qui avait jadis été dénoncé par le roi, prendra la place du baladin prévu pour les festivités, une dame d'honneur de la reine prendra la place de cette dernière. De ruse en tromperie, tout finira bien pour le héros qui ne voulait être le « roi de la fête » que pour rencontrer la reine dont il est amoureux».

Collections A.R.T.
Critiques
« En s'amusant beaucoup, en flânant comme le lièvre de la fable, l'auteur noue le plus aimable, le plus insensé des imbroglios, avec un escalier dérobé, un flacon de narcotique, des pistolets partout et, par le truchement de la comtesse, quelques clins d'œil au spectateur pour lui rappeler qu'on n'est pas sérieux ».
Renée SAUREL - Combat
« Nous acceptons les règles du jeu, où nous sommes menés de surprise en surprise par un ministre roué, un préfet de police zélé, un roi superstitieux, une reine sentimentale, une intrigante spirituelle et un ex-conspirateur séduisant, chevaleresque, sceptique et pourtant amoureux comme Ruy Blas. Il sort en souriant d'un roman de STENDHAL pour diriger cette ronde de personnages de SCRIBE.... Allez-y voir, vous y prendrez plaisir comme je l'ai fait, si vous avez soin de mettre ce soir-là votre âme simple, votre âme à contes bleus mouvementés ».
DUSSANE - Samedi-Soir
« L'idée est amusante. Sans doute l'exposition est un peu traînante. Dans la
seconde partie de l'acte II le mouvement se ralentit. Mais l'acte III est excellent, et je l'ai dit bien souvent, le dernier acte d'une pièce est le jugement qu'elle porte et qu'elle nous incite à porter sur elle-même. Nous sommes partis satisfaits. J'ajoute que le spectacle est d'une beauté et d'un luxe exceptionnels ».
Gabriel MARCEL - Les Nouvelles Littéraires
UN NOMMÉ JUDAS
Analyse
Drame d'inspiration religieuse : Pourquoi Judas a-t-il trahi Jésus ? L'histoire d'un homme de bonne foi en proie à un débat de conscience, qui a voulu espérer, croire à quelque chose, jusqu'à sa mort, et celle de l'être qui est devenu tout pour lui parce qu'il croit, jusqu'à renoncer à l'amour, qui est aussi une raison de vivre. Un homme malheureux, torturé par le désespoir et l'espoir, qui souffre de la souffrance des autres, qui voudrait que le monde soit sauvé ( il paiera le prix qu'il faut ) et qui n'a d'autre espérance que l'espérance .
Critiques
« Cette pièce, écrite avec une sobre fermeté, dans un langage simple, naturel, familier, sans nulle recherche d'archaïsme, sans imitation de versets bibliques, s'écoute avec un vif intérêt ».
Paul GORDEAUX - France-Soir
« Une pièce solidement et sobrement construite, sans longueurs, avec un dialogue théâtral efficace et un excellent rythme dramatique. La donnée en est ingénieuse ».
Thierry MAULNIER - La Revue de Paris
« Une œuvre sobre, poignante, d'une probe et vivante exécution, et dont -86-
l'intérêt ne faiblit pas un instant. Elle vaut, au surplus, par un dialogue clair, précis, étroitement surveillé et, presque toujours d'une puissante résonance ».
Edmond SEE - Radio 54
« Tout cela est fort bien construit. Le dialogue est rude, direct et pareil à celui qui se tiendrait aujourd'hui sur quelque rivage méditerranéen entre des pêcheurs, des ouvriers et des artisans. À condition qu'ils aient des lettres ».
Jean GUIGNEBERT - Libération

Un nommé Judas
mise en scène de Jean Mercure,
décors et costumes de Leonor Fini
Collection A.R.T.
LE CŒUR VOLANT
Analyse
Les flibustiers auraient eu l'habitude de s'associer deux par deux par un « contrat de matelotage » par lequel ils mettaient tout en commun, y compris leur épouse légitime. Une jeune orpheline va se trouver confrontée à cette coutume. Elle est amoureuse d'un beau ténébreux qui l'enlève, mais, selon les règles de la flibuste, doit la donner en partage à son ami. Elle se trouve alors aux prises avec une étrange bigamie qu'elle ignore. Mais l'amour et la morale triompheront. La belle enfant pourra rester sur le « Cœur Volant » avec celui qu'elle aime, et lui seul.
Critiques
« Innocentes images d'Epinal où se retrouvent le moine paillard, le méchant tuteur et la marraine au verbe haut et au cœur large ; tous les personnages des romans feuilletons, avec leur vocabulaire, leurs tics, leurs manies plus ou moins heureuses, et parfois même leur vulgarité, car, pour éloigner la mièvrerie menaçante, l'auteur a placé, ici et là, quelques grossièretés bien inutiles ».
Pierre MARCABRU – Arts
« Oh ! le sage roman d'aventures romanesques pour jeune garçon qui commence à lire des histoires d'amour encore convenables. Tout est expliqué longuement, la fin archiprévue dès le début, la seule étreinte est limitée à ce que la décence honore et ces flibustiers n'ont de sauvage que la réputation. Car il s'agit des mœurs de la flibuste... Mais nous ne sommes pas sous « La Petite Hutte ». L'audace du « Cœur volant » s'arrête bien avant qu'il arrive quelque chose ».
Jean-Jacques GAUTIER - Le Figaro
« Grâce au très sûr et vif talent de Claude-André PUGET, la pièce développe avec humour et émotion, les conséquences comiques, romanesques et sentimentales d'une situation si insolite. Les scènes, amenées et filées avec dextérité, nous conduisent très agréablement jusqu'au « happy ending » prévu ».
Paul GORDEAUX - France-Soir.