Dans une auberge provençale, un romancier, déçu par l'amour, veut se suicider. Il fait la connaissance d'une jeune femme Martine, qui lui redonne le goût à la vie. Cette passion tournera court car Martine est mariée et doit repartir vers son époux. Mais ce court instant de bonheur réconciliera l'écrivain avec la vie.
Critiques
« Rien n'est fait au petit bonheur dans la pièce de SAUVAJON. Tout est rigoureusement construit, minutieusement réglé, et l'apparente fantaisie qui semble se jouer des conventions est le fruit d'une parfaite mise au point. Thème adroit, désinvolte, dialogue chatoyant, en bouquet de répliques qui partent, trouvailles de situations et de mots… C'est léger, subtil, charmant ».
P. LAGARDE – Libération
« SAUVAJON se sert, avec un art consommé, d'expressions à l'emporte-pièce tirées du langage courant qui, placées aux bons endroits, provoquent un rire d'une qualité telle qu'on aimerait l'entendre chez nous dans toutes les salles. Heureux SAUVAJON qui donne à son public l'envie d'avoir de l'esprit ».
J. PARROT – Les Lettres Françaises
« Au petit bonheur demeure une pièce fort intelligemment écrite et menée, et qui tire son succès de l'agrément avec lequel, d'une situation conventionnelle, les caractères se dégagent, s'affirment, pour aboutir à une philosophie un peu désabusée qui ne manque pas de vivacité aimable ».
A. SOREL – Une Semaine de Paris
TREIZE À TABLE
Analyse
On est le 24 décembre et il est dix heures du soir. Madeleine et son mari Antoine attendent leurs invités pour le réveillon. Madeleine s'aperçoit soudain avec terreur que le souper va réunir treize convives. De dix heures à minuit, aidé de son mari, elle n'aura qu'un souci : trouver un quatorzième soupeur. Ce qu'entraîne toute une série de surprises et d'émotions contradictoires, la pauvre Madeleine se retrouvant parfois à douze, pour sauter à quinze, et revenir, inexorablement à treize.
Critiques
« S'ils font rire ou sourire, ils ralentissent le mouvement. Le texte est soigné, pimpant, pas une réplique perdue, de la bonne humeur, de la gouaille… Bref, c'est du boulevardier à l'état de perfection, de l'irréel, de l'artificiel, du très bien fait ».
Robert KEMP – Le Monde
« … Trois actes de comédie, d'aimable comédie, car à défaut de véritable action, il y a des situations et du dialogue. Un dialogue tout émaillé de mots . Ils sont drôles le plus souvent, mais parfois un peu trop attendus. S'ils font rire ou sourire, ils ralentissent le mouvement. Mais comme dans le fond ayant choisi le titre de sa pièce l'auteur n'a plus rien à nous raconter, il n'y a aucune raison de se dépêcher ».
Jean GUIGNEBERT – Libération
« Cette construction un peu rigide dans sa fantaisie préméditée, s'allège grâce à un dialogue alerte, émaillé de mots heureux, et aussi à la bonne humeur, à la simplicité de son style aigu du comique et à son indulgente connaissance de l'éternel féminin ».
Gustave JOLY – L'Aurore
TCHAO
Analyse
Un chevalier de l'industrie, auquel rien ne résiste, se trouve aux prises avec sa fille de 18 ans, très moderne, dont il n'a guère eu le temps de s'occuper, qui a eu une aventure avec un garçon très up to date, fils d'un employé de son père, lors d'une surprise-party. Le père voudra les obliger à se marier et rencontrera pour ce faire son employé timoré. Cela n'ira pas tout seul, de la part des deux jeunes gens non plus. Mais l'amour triomphera.
Critiques
« En un sens voici une pièce admirable, parce qu'elle est taillée sur mesure pour le public auquel elle s'adresse, et l'habille à la perfection, en dissimulant toutes ses infirmités. Le rembourrage du rire lui donne une image de lui-même qui va le satisfaire pendant des mois et des mois. D'Auteuil à Neuilly, en passant par le Trocadéro, cela fait du monde, le tam-tam de la publicité téléphonée va répandre la bonne nouvelle : une pièce est née qui nous venge, nous autres, parents bourgeois, de ce mal qui nous a fait si peur, de cette jeunesse, nos propres enfants, qui nous déconcerte quotidiennement, de ce tournis angoissant qui était sur le point de nous gagner ».
Matthieu GALEY – Combat.
« Tchao est une véritable accumulation de bonheurs. Bonheur du sujet traité, archicentenaire et pourtant futuriste : l'antagonisme des générations. Thème usé jusqu'à la corde par des satiristes de tous poils, par des contestataires ingénus, ou des pamphlétaires d'occasion auxquels il ne manque que le talent, le tact, le goût, le sens du vrai et celui de la langue pour évoquer l'époque – la nôtre – où jamais les cocotiers ne furent si violemment secoués. Mais le thème prend soudain l'éclat du neuf lorsqu'un dramaturge rompu à son métier s'en empare ».
Cl-Henri LECONTE – Le Nouveau Journal
« M-G SAUVAJON est un excellent tailleur. Ses pièces sont toujours de bonne coupe, une coupe traditionnelle ; elles ont l'air de coller à la réalité. Combien de spectateurs n'en demandent pas davantage ! Tchao est de cette facture. La comédie plaira par ce qu'elle a de satirique sans agressivité, de vérité apparente et de mouvement, ce mouvement extérieur qui donne l'illusion de la vie, comme disait à peu près ANTOINE ».
G. LERMINIER – Le Parisien libéré

Tchao
Pierre Brasseur
Théâtre Saint-Georges - 1969
(photo DR)
Collection A.R.T.
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