La pièce suivante marquera le retour au théâtre d'une grandissime vedette, Fernandel, qui précisera
que s'il revient à la scène, c'est parce qu'il ne se sent plus en accord avec ce qu'est devenu le cinéma.
Là aussi, c'est un rôle écrit sur mesure. Freddy, clown et directeur de cirque désargenté fuit une
vieille bailleuse de fonds qui voulait être remboursée en nature. Elle est assassinée. Freddy est soupçonné. Son fils lui conseille alors de s'accuser du crime afin qu'il apparaisse au premier rang de l'actualité et que
le cirque soit sauvé. C'est le retour à l'intrigue policière et à la recherche du coupable. Critique mitigée.

Freddy
Patricia Karim et Fernandel
(photo DR)
Collection A.R.T.
On reste dans le policier pur avec Un ami imprévu, d'après Agatha Christie. Une histoire de
meurtre agrémentée de rancœurs familiales et de problèmes d'héritage. C'est du policier classique :
un lieu clos, des gens bien, chacun ayant une raison d'avoir tué, dans la maison perdue et mystérieuse.

Collection A.R.T.
(photo DR)
Double Jeu utilise le thème des jumeaux, sous forme de divertissement policier. La presse est favorable, sans plus. Pourtant, là encore, Thomas a su introduire un ton original et prouvé que la comédie policière pouvait ne pas être réservée aux seuls auteurs anglo-saxons, tout en mariant heureusement le suspense,
au style typiquement français et joyeux. La Chambre mandarine, créée le 18 octobre 1974, renouvelle le genre. C'est une pièce à sketches
qui raconte huit histoires différentes qui se sont déroulées toutes dans les murs de la chambre
couleur mandarine. C'est la même actrice et le même acteur qui jouent les rôles principaux de ces aventures. En l'occurrence Micheline Boudet et Christian Alers. La presse sera excellente pour la pièce, et saluera la performance des deux comédiens.

La Chambre mandarine
Micheline Boudet et Christian Alers
Collection A.R.T.
(photo DR)
On peut constater que cette Chambre marque la fin du
règne de Robert Thomas. Il faudra en effet attendre 1978 pour que l'auteur reparaisse à l'affiche. Il a
écrit une comédie policière comme à son accoutumée, Les Bâtards, mais qui a l'originalité d'être interprétée par un
seul comédien qui jouera les sept personnages (accompagné de deux comparses). Il a écrit la pièce
pour Robert HIRSCH qui refuse de la jouer. N'ayant peur de rien, et toujours habité par le désir de
monter sur les planches, il la met en scène et interprète lui-même les sept personnages, le 28 juin 1978
au théâtre Daunou. Le succès n'est pas au rendez-vous. 74 représentations néanmoins.
Sa dernière prestation théâtrale aura lieu au théâtre Hébertot le 29 septembre 1981, avec Princesse Baraka, pièce qu'il a tirée de L'Argent de la vieille film de Luigi Comencini.
C'est Alice Sapritch qui interprète le rôle de la vieille.

Collection A.R.T.
(photo DR)
Entre temps, Thomas a dirigé le théâtre Edouard VII de 1970 jusqu’à sa mort et réalisé de nombreux films, La Bonne soupe en 1963 et Patate en 1964. Ses dernières productions cinématographiques n'ajoutent rien à sa gloire ! Mon curé chez les nudistes en 1984, Mon curé chez les thaïlandaises en 1983 et Les Brésiliens au Bois de Boulogne en 1984.
Robert Thomas s'éteindra en 1989 d'une crise cardiaque. Son compagnon Jo Poulard ne s'en remettra jamais et se suicidera l'année suivante.