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Paris et ses Théâtres
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Paris en 1654 - Le Petit Bourbon dans le cercle |
Molière dans le rôle de Sganarelle
Après avoir été présenté officiellement au Roi, Molière jouera en octobre 1658, dans la salle des gardes du Vieux Louvre pour la première fois devant lui. Sa passion personnelle le poussant vers la Tragédie, il présente Nicomède de Corneille. Les comédiens de l’Hôtel de Bourgogne sont présents et ne sont pas fâchés de voir bailler sa Majesté Louis XIV. La troupe, consciente de ce qu’il advient, convainc Molière de donner l’une des comédies qu’il a écrite et jouée en province avec succès. La farce en un acte Le Docteur Amoureux fait rire le souverain et toute la cour. Molière est lancé. Dès Novembre lui et sa troupe se partageront la salle du Petit Bourbon avec les comédiens italiens. « Sa troupe devient la troupe de Monsieur, Frère du Roi avec une pension de 300 livres par tête, lesquelles n’ont point été payées » ( Chronologie Moliéresque par Charles Monval Paris 1897).
C’est à partir d’avril 1659 qu’on en saura plus sur Molière grâce à l’arrivée de Lagrange qui ouvre son célèbre registre. ( voir Molière et sa troupe par Séverine Mabille )
Tous seront brutalement expulsés en 1660 par ordre de Colbert, dans le cadre des nouveaux aménagements de la grande colonnade du Louvre qui fera disparaître le Théâtre du Petit Bourbon. Molière, grâce à la protection de Louis XIV s'installera, au grand dam des Confrères de la Passion et de l'Hôtel de Bourgogne, au Théâtre du Palais-Royal, fermé depuis 20 ans, qu'il va réaménager. Il en arrondira la salle pour reprendre la technique italienne dont il a pu apprécier les vertus. La salle contient 1500 places. Désormais, il est subventionné par le Roi.
Les « Précieuses » qui avaient peu apprécié le succès de la Comédie de Molière Les Précieuses Ridicules, qui avaient pourtant enchanté tant de monde, avaient cru se venger de lui en organisant son éviction du Petit Bourbon. Dans ce nouveau lieu du Palais Royal, Molière va pouvoir enfin développer la multiplicité de ses talents. Dès 1660 il a assumé la charge de son père et devient en quelque sorte l’ordonnateur des fêtes de la cour du Roi. Si nombre de ces pièces dites « de caractère » comme l’École de Femmes , sont crées à Paris en son Théâtre du Palais-Royal, il participe aux grandes fêtes où le théâtre devient divertissement comme pour La Princesse d’Elide à Versailles.
Cet auteur génial élevé par les jansénistes de Port-Royal lui préfère les comédiens de l’Hôtel de Bourgogne, plus respectueux de la musicalité de ses vers, mais il est néanmoins heureux de voir ses deux premières créées à Paris par Molière et connaître ainsi un succès qui ne se démentira pas. Il ne lui en sera guère reconnaissant, donnant par la suite toutes ses œuvres au Théâtre de Bourgogne, tout en lui enlevant l’une de ses meilleures comédiennes, Marquise Duparc, laquelle sera géniale dans Andromaque. On le voit, rien n’est simple pour cet auteur pourtant chéri par le Roi, qui passera par bien des cabales et bien des douleurs mais deviendra le plus grand auteur comique français.
De son côté, Racine, traumatisé par l’échec de l’accueil de Phèdre ( 1677 ) décidera d’abandonner le théâtre. Racine devient l’Historiographe du Roi, il siège à l’Académie Française depuis 1672. Corneille son rival de toujours meurt à Paris en 1684. Seule Madame de Maintenon parvient à persuader Racine de se remettre à écrire pour le Théâtre. Il produit ainsi deux tragédies inspirées de thèmes bibliques : Esther en 1689 et Athalie en 1691. Ces deux pièces seront jouées, non dans un théâtre, mais, par les jeunes filles de Saint-Cyr, l’institution créée par l’épouse morganatique du Roi.
La mode des décors à l'italienne impose l'aménagement d'une salle au Palais de Tuileries. Ce Théâtre des Tuileries, construit sur l'ordre de Louis XIV en 1661, qu'on dénommera très vite salle des Machine, dispose d'une salle gigantesque pouvant accueillir 4000 spectateurs. Toute la machinerie dite à l'italienne permet des effets surprenants. Molière y présente Dom Juan (1665), Amphitryion (1668) et Psyché (1671).
Emplacement du Théâtre des Tuileries dans le cercle
D'après le plan de Bullet et Blondel ( Paris de 1670 à 1676 )
( Bibliothèque historique
de la Ville de Paris )
Le Théâtre des Tuileries au XIXème siècle avant sa disparition
in Architectonographie
Collection A.R.T.
C'est de ce théâtre des Tuileries que proviennent
« cour et jardin ».
Il s'agissait alors, à la gauche des comédiens,
de la cour du Louvre,
à leur droite, du jardin des Tuileries.
En ce début du règne de Louis XIV, grâce au libéralisme du Cardinal de Mazarin succédant à Richelieu, grâce aussi à la qualité qui s'affirme d'un répertoire tant comique que tragique, cinq théâtres officiels fonctionnent dans un Paris qui compte environ 500.000 habitants : Le Théâtre de Bourgogne, le Théâtre du Marais, Le Petit Bourbon, Le Théâtre du Palais Royal et l'Opéra, tandis que les Jeux de Paume accueillent les représentations occasionnelles des troupes itinérantes.
La salle de l'Hôtel de Bourgogne au XVIIème siècle
( Bibliothèque historique
de la Ville de Paris )
Après le désordre provoqué au sein de
sa troupe par la mort de Molière, en 1673, le Théâtre
du Palais Royal fut attribué à Lully, nouveau favori du roi
qui en fit un Opéra.
Les comédiens de Molière rejoignirent, à l'Hôtel Guénégaud, ceux du Théâtre du
Marais qui avaient du traverser la Seine à la suite de la fermeture
de leur salle. En 1680, alors qu'il guerroyait dans les Flandres,
Louis XIV signait à Charleville l'acte fondateur de
la Comédie Française qui réunissait en ce même
théâtre Guénégaud, les comédiens de l'Hôtel
de Bourgogne à ceux qui s'y produisaient déjà. C'est
l'union de ces deux troupes que la Comédie Française symbolise
encore chaque soir en frappant deux fois les fameux 3 coups.
La Comédie-Française devient la troupe unique des
comédiens du Roi et jouit désormais du monopole du Théâtre
à Paris. Elle marque la naissance de la notion de patrimoine
littéraire français et la création d'un répertoire.
Chassés de l'Hôtel Guénégaud quelques
années plus tard par les Clercs du Collège des Nations - actuelle Académie Française - les comédiens français
investissent, dès 1689, leur nouvelle salle, située
rue des Fossés Saint-Germain, aujourd'hui, rue de l'Ancienne
Comédie, à la hauteur du N° 14, face au Café Procope
qui rassemblait alors les célébrités littéraires.
La Comédie Française
en 1689
Coupe de la salle vue de la rue des Fossés Saint-Germain
Après avoir établi la salle officielle du Théâtre, Louis XIV, dont on connaît à la fois les talents de chanteur, de danseur et de musicien ( il jouait notamment de la guitare ), décide d’instituer une Académie Royale de la Musique. La première salle fut installée rue Mazarine. Son premier Directeur en fut l’abbé Perrin et le premier opéra français s’intitulait Pomone. Il tint l’affiche pendant huit mois. La troupe était composée de 5 hommes, 4 femmes, treize choristes et quinze musiciens. Ce fut Lulli, lequel avait sournoisement obtenu la faveur du roi dépossédant Molière du droit de ses propres pièces dont il avait signé la musique, qui obtint ensuite pour lui ce privilège. Il inaugura le 15 Novembre 1672 une nouveau théâtre qu’il avait fait construire rue du Bel-Air, non loin du Luxembourg.
Après la mort de Molière, Lulli ( 1632-1687 ) installe au Théâtre du Palais Royal, le 15 juin 1673. Lulli, francise son nom en Lully et se consacre entièrement à son théâtre ; il est tour à tour, directeur, régisseur, musicien, maître de chant et de danse, chef d’orchestre, etc… Seules ses œuvres y sont représentées, le Roi, la cour et tout Paris s’étant entichés de sa musique et de ses opéras.
Louis XIV, en pleine gloire, décide la destruction des fortifications qui défendaient la ville et l'aménagement à leur place, de grandes promenades arborées. Paris, ville lumière (elle le devait aux lanternes installées par La Reynie), devient alors ville ouverte. Des portes édifiées à la romaine, comme des arcs de triomphe, marquent les entrées de la grand ville, telles la Porte Saint-Martin et la Porte Saint-Denis, ouvrant sur de larges voies qui sont devenues les grands boulevards. Quelques baraques foraines d'alors feront place, un siècle plus tard, à des théâtres.
À la fin de son règne, en 1697, le monarque vieillissant, écartera les comédiens italiens, jugés peut-être trop légers. Le contexte n'est plus à la gaieté. Il n’y a plus officiellement que deux théâtres à Paris
Histoire du Théâtre de André Degaine (Nizet 1992)
Histoire du Théâtre de Lucien Dubech (en 5 volumes Librairie de France 1931)
Dictionnaire historique des rues de Paris de Jacques Hillairet (2 volumes Editions de Minuit 1963)
Histoire des Spectacle ouvrage collectif sous la Direction de Guy Dumur ( Encyclopédie de la Pléïade 1965)
Le Théâtre du Marais (Le berceau de l'Opéra et de la Comédie-Française 1648-1675) tome II de S.Wilma Dieierkauf-Holsboer (Editions Nizet 1958)
Le Théâtre de Bourgogne (Le Théâtre de la Troupe Royale 1635-1680) tome II de S.Wilma Dieierkauf-Holsboer (Editions Nizet 1970)
Chronologie Moliéresque de Georges Monval (Editions Flammarion 1897)
La Comédie-Française de Patrick Devaux (Editions Que sais-je ? P.U.F 1993)
Les Théâtres parisiens disparus de Philippe Chauveau (Editions l'Amandier-1999)
Paris et ses Théâtres architecture et décor Textes réunis par Béatrice de Andia (Collection Paris et son Patrimoine DAAVP-1998)
Iconographie:
Fonds de l’Association de la Régie Théâtrale et de la Bibliothèque historique de la ville de Paris.
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