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Paris et ses Théâtres
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Loi du 13 Janvier 1791
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La Comédie-Française perd son monopole. Plus d’une vingtaine de salles diverses vont ainsi voir le jour, auxquelles vont s’ajouter les cirques, et les théâtres de société, parmi lesquelles :
Construit en 1791, inauguré le 17 juin, il semblerait que ce théâtre ne présentait pas de façade. La salle formait un cercle d’environ 10 mètres, loges non comprises. Quatre colonnes d’ordre ionique délimitent l’avant-scène. Un buste de Molière était posé au-dessus de l’avant-scène. La salle avait été conservée et oubliée. Reprise par la ville de Paris, après un vaste plan de rénovation, le lieu est depuis 1992, l’actuelle Maison de la poésie, reconstruite sur son emplacement initial, en respectant l'essentiel du plan d'architecture. Le hall ancien et ses inscriptions « d'époque » ont été préservés.
Partie du hall préservée avec les textes
de l'époque révolutionnaire
Ce théâtre fut construit en 1791, d’après les plans de Brongniart sur les terrains de l’hôtel du Marquis de Louvois, Ministre de la guerre de Louis XIV. Confronté à une obligation d’alignement sur le côté pair de la rue Louvois, l’architecte tint cependant, dans sa conception à isoler la façade en créant deux éléments latéraux, plus bas que le fronton classique du théâtre. La façade présentait deux étages avec chacun sept grandes fenêtres cintrées et huit colonnes ornaient le rez-de-chaussée. Un grand amphithéâtre circulaire, augmenté de quatre rangées de loges, en faisait une grande salle qui fut inaugurée le 16 août 1791. Fermée en 1797 elle rouvrit, en 1798, sous la seule appellation de Théâtre Louvois. Elle deviendra un opéra au début du XIXème siècle.
Théâtre Louvois
Attribué à une initiative de Beaumarchais, la tradition de l’époque contant que la salle avait été construite avec des pierres de la Bastille, cette salle fut inaugurée le 1er septembre 1791. La particularité de sa façade résidait en des arcs ogivaux encadrant quatre fenêtres, conférant à l’ensemble un style résolument néo-gothique qui choqua quelque peu les spectateurs, lors de son ouverture. Ce style redeviendra à la mode à l’époque romantique. Un vestige de façade demeure encore visible.
Théâtre Beaumarchais
( Archives nationales )
L’ancienne salle de bal du Waux-Hall d’Hiver ou Petit Panthéon, construite en 1786, était située entre deux rues ce qui facilitait les entrées du public. Elle fut transformée en théâtre de 1791 à 1792 par l’architecte Lenoir et fut le siège de comédies respectant le nom du théâtre, et conserva sa tradition de théâtre de foire.
La nourrice révolutionaire ou les plaisirs de l'adoption
5 germinal An II - 25 mars 1794
joué au Théâtre du Vaudeville
Inaugurée en 1972, cette salle importante pouvait contenir mille huit cents à deux mille spectateurs. Son emplacement situé entre deux rues posa le même problème que pour la transformation du Petit Panthéon en Théâtre du Vaudeville. La salle devait se trouver au premier étage. Construite en vaste ellipse, elle comportait quatre balcons, deux ayant été supprimés par l’abaissement du plafond et la création de vastes amphithéâtres.
En 1793, ce théâtre devient le Théâtre Cités-Variétés. Il s’appellera Mozart en 1802.
Le Théâtre de la Cité en 1800 au second plan à gauche
Collection A.R.T.
Tout proche du Théâtre Louvois, ce théâtre s’inscrivait également dans l’ancien lotissement de l’Hôtel de Louvois, mais avait l’avantage d’être entouré de quatre rues, les rues de Richelieu, Lulli, Louvois et Rameau ( Le Pelletier ).
Mademoiselle de Montansier, déjà Directrice du Théâtre des Beaujolais au Palais-Royal, fait édifier, d’après les plans de Victor Louis, un vaste théâtre ouvrant sur le rue de Richelieu actuelle. Il connaît plusieurs dénominations au gré de la mouvance politique quelque peu agitée de l’époque : Théâtre-National des Arts, Théâtre des Patriotes, Théâtre des Arts. Durant la période de la Terreur, en 1793, elle est incarcérée et son théâtre doit héberger la troupe de l’Opéra, dont le théâtre d’accueil du moment n’est autre que le Théâtre de la Porte Saint-Martin qui vient de brûler. Déjà accusée d’avoir construit un théâtre trop près de la Bibliothèque Nationale, elle aura beaucoup de mal , après avoir été libérée, à toucher les indemnités qu’elle réclame.
Ce nouvel Opéra de la rue de Richelieu, parfois appelé encore Théâtre Montansier va servir de salle d’Opéra de 1794 à 1820.
L'Opéra Montansier, Théâtre des Arts ( square Louvois, face aux Archives nationales )
( Archives nationales )
C’est donc un théâtre à la fois isolé, mais inscrit dans un ensemble urbain, que construit Victor Louis qui peut bénéficier des arcades qui ornent les rues, ce qui confère un aspect quelque peu monumental à l’ensemble.
Les représentations débutent le 15 Août 1793. La salle devient le siège de l’Opéra dès 1794. Des aménagements seront réalisés par Brongniart en 1795. Ils consistent essentiellement à faire s’asseoir les spectateurs du parterre, lequel, constitué en gradin, forme désormais un très bel amphithéâtre.
C’est dans un quartier devenu à la mode, comprenant déjà de nouveaux hôtels particuliers construits par Brongniart, Ledoux, Bélanger, où habitèrent d’ailleurs, jusqu’au 18 brumaire, Bonaparte et Joséphine de Beauharnais, que ce théâtre est construit, en 1794, par l’architecte Damesme qui avait collaboré avec Ledoux au chantier des fortifications de Paris.
Il devait conserver un petit pavillon, existant déjà sur la rue Chantereine, qu’il transforma en entrée du Théâtre. On avait accès ensuite à un péristyle qui donnait l’accès au foyer ouvrant sur une salle en demi cercle. A l’arrière de la scène, ouvrant sur un jardin, un café. On peut noter l’importante décoration de quatorze caryatides, avec au-dessus, pour soutenir le deuxième balcon un ensemble de colonnes corinthiennes. En 1801, il deviendra le Théâtre des Victoires.
Le Théâtre Olympique
Collection A.R.T.
Parmi toutes ces salles, pour tenter d’être le plus exhaustif possible, mais surtout pour montrer cette surprenante frénésie de constructions théâtrales dans des temps si troublés, on pourrait citer quelques noms de salles moins importantes, qui eurent pourtant leurs heures de gloire :
Le Théâtre d’Émulation ( Théâtre Doyen ) rue Notre-Dame de Nazareth
Le Théâtre de la Concorde ( aujourd’hui 34, rue du Renard )
Le Théâtre des Elèves de Thalie ( ancien Théâtre Mareux )
Le Théâtre Marat ou Théâtre de l’Estrapade ( 17, rue de l’Estrapade )
Le Théâtre du Mont-Parnasse ( boulevard neuf, aujourd’hui boulevard des Italiens )
Théâtre de la Liberté ( ancien théâtre de la Foire Saint-Germain )
Théâtre des Ombres Chinoises ( Galerie du Palais Royal )
Théâtre du Café Yon ( Boulevard du Temple)
Théâtre de la Place Louis XV ( Place de la Concorde ), des loges en bois comme celle de la Foire Saint-Ovide
Le Théâtre des Jeunes Elèves ( rue de Thionville aujourd’hui 24, rue Dauphine )
Le Palais-Royal, devenu sous la Révolution, un quartier très attrayant pour les parisiens, l’ancien Waux-Hall d’hiver s’en était rapproché dès 1785.
Aujourd’hui 1 à 5 rue de la Douane
Il est utilisé, dès la Révolution, pour des représentations d’inspiration historiques, avec reconstitutions d’événements majeurs. Un vaste péristyle couvert et elliptique permet aux gens de s’asseoir autour d’une piste centrale qui rend aussi possible l’organisation de grands bals. Il est pourvu d’un vaste sous-sol, avec café, salle de billard et de divertissements publics.
Établi sur l’ancien cirque Astley depuis 1783, il est repris en 1791, par Franconi qui conserve l’ancienne piste et aménage d’autres espaces, dont une vaste scène, avec café et vestibule au rez-de-chaussée, foyer au premier étage.
Le Cirque Franconi
Il avait été construit en 1787 par Victor Louis, en forme d’hippodrome antique, au centre des jardins du Palais Royal. Ouvert en 1788, il fut détruit en 1799 par un incendie.
Les Jardins et le Cirque du Palais-Royal en 1791
(Musée Carnavalet)
Le Théâtre des Victoires Nationales au couvent des Recollettes aujourd’hui 85, rue du Bac
Le Théâtre des Théatins sur le couvent du même nom 17 quai Voltaire
Théâtre de la rue du Chaume ou Théâtre de la Nation au couvent de Notre-Dame de la Rédemption ( aujourd’hui 45 rue des Archives )
Théâtre du Boudoir des Muses ( Couvent des Filles du Calvaire, puis rue Vieille du Temple au fond de la cour du 117. La salle de style Directoire daterait de 1796. Des restes de ce théâtre ont été découverts en 1965 )
Salle duThéâtre du Boudoirs des Muses - 1796
Couvent des Filles du Calvaire - découvert en 1965
(photo P. Riboust)
Les Théâtres de Paris pendant la Révolution de G. Radicchio et M. Sajous d’Oria ( 1990 )
Le siècle des Théâtres de Pierre Frantz et Michèle Sajous d’Oria ( Paris Bibliothèque ISBN 2 –84331-033-4 )
Les Théâtres Disparus de Philippe Chauveau - Editions de l’Amandier ISBN : 2-907649-30-2
Histoire du Théâtre de Lucien Dubech ( en 5 volumes Librairie de France 1931 )
Histoire du Théâtre d’André Degaine ( Nizet Février 1993 )
Dictionnaire historique des rues de Paris ( 2 volumes Editions de Minuit 1963 )
Iconographie :
Fonds de l’Association de la Régie Théâtrale et de la Bibliothèque historique de la ville de Paris
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