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La Gloire de mon père

La dernière pièce de Pagnol présentée du vivant de l’auteur sera Fabien. C’est l’histoire d’un amour total et aveugle de l’héroïne, qui pèse cent kilos, pour son homme, Fabien, qui est veule, calculateur, et essaie de séduite toutes les femmes qu’il rencontre. C’est une tragi-comédie écrite pour Milly Mathis. Les répétitions se passent dans l’euphorie et chacun croit à un triomphe. Comme souvent au théâtre, c’est le contraire qui se produit. C’est un four noir et la critique accable la pièce.

Avant-Scène, Fabien de Marcel Pagnol
Fabien, Théâtre des Bouffes Parisiens
Philippe Nicaud, Marcel Pagnol, Milly Mathis et Odile Rodin
in L'Avant-Scène - 1956

(photo DR)

Collection A.R.T.

Pagnol, qui avait déjà renoncé à écrire pour le théâtre, va publier ses souvenirs. Leur parution explose. La Gloire de mon père, Le Château de ma mère, Le Temps des secrets sont unanimement salués comme des chefs d’œuvre. L’auteur est parti pour une troisième carrière. Après avoir été auteur dramatique et cinéaste, on découvre qu’il est un grand écrivain. Dès lors, pourquoi ne pas écrire un roman ? Ce sera Manon des sources, tiré de son film ; il a cette fois inversé le processus habituel. À Manon, succédera Jean de Florette. Les deux ouvrages seront réunis sous le titre L’Eau des collines, et connaîtront à leur tour un très grand succès.

Le dernier ouvrage sera Le Masque de fer. Très curieusement, Pagnol s’est tout à coup passionné pour cette énigme qu’il a décidé de résoudre. Il se livrera en effet à ce très nombreuses recherches de tous côtés et aboutira à la conclusion que le masque de fer était le frère jumeau de Louis XIV. L’ouvrage ne convaincra personne et ne suscitera que très peu d’intérêt.

Les derniers rapports de Pagnol avec le spectacle seront illustrés par six émissions d’une heure chacune, réunies sous le titre Morceaux choisis et consacrées à son œuvre. Il vivra ces tournages avec un vrai bonheur, son dernier bonheur. Car si les Morceaux choisis ont été diffusés du 3 novembre au 8 décembre 1973, deux semaines plus tard, il entre à l’hôpital américain pour y subir des examens approfondis. Il rentrera chez lui pour y mourir le 18 avril 1974, à 79 ans.

Les obsèques ont lieu à Saint Honoré d’Eylau. Aux côtés de Jacqueline Pagnol, ses quatre enfants sont là : Jacques, le fils de Kitty Murphy, Francine, fille de Vonette, Frédéric, le fils de Jacqueline, et Jean-Pierre, celui d’Orane Demazis. C’est René Clair, son confrère du Quai Conti, qui prononcera les adieux au nom de l’Académie Française.

Le maire de Marseille, Gaston Deferre, décidera de donner le nom de Pagnol au nouveau lycée géant de Saint-Loup.

 

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